Il avait délivré 89 faux pass sanitaires : un médecin interdit d’exercer pendant trois ans

10/11/2023 Par Louise Claereboudt
Déontologie
Un ORL vendéen, désormais à la retraite, a été sanctionné de trois ans d’interdiction d’exercer la médecine pour avoir, entre autres, délivré 89 faux pass sanitaires à des patients et des proches durant la crise sanitaire. Il avait en outre continué de consulter alors qu'il n'était pas vacciné contre le Covid.

 

La sanction est tombée ce jeudi 9 novembre. La chambre disciplinaire de première instance des Pays de la Loire de l’Ordre des médecins a décidé d’infliger une interdiction d’exercer pour une durée de trois ans à un ancien ORL de Fontenay-le-Comte (Vendée). Le praticien, qui a pris sa retraite anticipée à 63 ans après avoir été dénoncé, avait été entendu mi-septembre par l’instance ordinale pour avoir notamment délivré 89 faux pass sanitaires à des "membres de sa famille " et des "confrères". 

Près de deux mois après l’audience, la chambre a rendu son délibéré. Elle a estimé que le praticien avait "gravement méconnu ses obligations déontologiques, et notamment les devoirs de moralité et de probité", rapportent nos confrères du Figaro. D’autant que la délivrance de faux pass sanitaires n’était pas la seule faute relevée : le médecin avait en outre "continué de recevoir en consultation des patients jusqu’au début du mois de mai 2022 en vertu d’un faux certificat de vaccination".  

Dans sa plainte, datant du 16 juin 2022, le conseil départemental de la Vendée de l’Ordre des médecins reprochait également à l’ORL de ne pas avoir porté de masque lors de ses consultations et d’avoir prescrit de l'ivermectine et de l'azithromycine "en dehors des critères de conformité de leur autorisation de mise sur le marché". 

Au cours de l’audience, le retraité avait justifié ses choix par "une incompréhension des choix sanitaires", confiant en outre avoir été "terrorisé par ce vaccin". Une centaine de personnes étaient venues le soutenir, dont Louis Fouché, figure du mouvement antivax. "Si nous médecins, on ne peut plus être lanceur d’alerte, qui le fera ?", a-t-il déclaré hier au Figaro. "Je n’ai fait que mon boulot, j’ai voulu éviter une mort subite par infarctus ou une myocardite à mes enfants et patients." 

Aujourd’hui, le médecin, également sous le coup d’une enquête judiciaire, fait part d’un "préjudice moral de notoriété" depuis l’audience. Il se laisse la possibilité de faire appel, indique-t-il au Figaro. S’il ne fait pas appel, la sanction s’appliquera du 1er février 2024 au 31 janvier 2027 

 

[avec le Figaro

16 débatteurs en ligne16 en ligne
Photo de profil de Petit Bobo
2,4 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 1 an
Se faisait il honorer pour établir ces faux ? l'article ne le dit pas. Ca ça serait grave ! Est-ce là l'objet de poursuites judiciaires dont il est l'objet par ailleurs ? Peut-être que libéral isolé,
Photo de profil de Romain L
14,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Sincère soutien confraternel. L'obligation de se faire vacciner avec un machin bricolé en 6 mois et à l'efficacité plus que douteuse (notamment chez les jeunes, notamment en terme de diminution du
Photo de profil de Laurence M
16 points
il y a 1 an
Stop à la chasse aux sorcières !!
 
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