Les patientes réclament notamment une étude indépendante et des indemnisations. "Les victimes prouvent aujourd'hui le caractère toxique des implants Essure et elles agissent contre l'État car cette toxicité aurait pu et aurait dû être décelée dès avant la mise sur le marché de ces dispositifs", a déclaré leur avocat, Me Stephen Duval, dénonçant une "profonde carence de l'État dans sa mission de contrôle et de police sanitaire".
Les quatre femmes et leur avocat ont adressé une demande en "fin de semaine passée" à la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour qu'elle "reconnaisse la faute de l'État" et qu'elle "les indemnise", a ajouté Me Duval. Sans réponse de la ministre dans un délai de deux mois, une procédure sera introduite devant le tribunal administratif. Les quatre patientes ont réalisé, à leurs frais, auprès du laboratoire Minapath basé à Villeurbanne, près de Lyon, des analyses qui "prouvent la toxicité des implants". "C'est vraisemblablement la soudure qui est en cause, elle subit une forte érosion en relâchant dans les trompes des particules nocives au rang desquelles de l'étain", a précisé l'avocat. Ces analyses sont "concordantes avec les données des études précliniques réalisées au début des années 2000", a dénoncé l'avocat. Une des plaignantes, le Dr Françoise Vanmuysen, chirurgien de profession, a réclamé au ministère de la Santé pour les victimes notamment "un protocole de recherche adapté et indépendant", une "prise en charge sur le plan somatique (...) et...
un accompagnement psychologique", ainsi qu'une indemnisation.
"On vient de comprendre qu'on est empoisonnés pour la vie, on a été cobayes à l'implantation, cobayes à l'explantation et cobayes pour le reste de notre vie", a fustigé une autre victime, Anne-Cécile Groleas, considérant sa vie comme "brisée". "Malgré une hystérectomie totale, j'ai toujours des douleurs et des pertes de mémoire qui ne disparaissent pas et je me retrouve sans ressources", a-t-elle confiée. En avril, une trentaine de patientes ont déposé une plainte pénale après des effets indésirables de ce dispositif contraceptif, dont Bayer a cessé la commercialisation en Europe en 2017. Le pôle santé de Marseille s'est dessaisi au profit du pôle de santé publique de Paris, où les plaintes sont "en cours d'analyse", selon le parquet. Commercialisé en France en 2002, le dispositif avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l'ANSM. Dans cette affaire, le laboratoire est par ailleurs visé depuis 2017 par une action de groupe au civil regroupant plusieurs centaines de patientes. Selon Me Duval, environ 200.000 femmes en France ont été implantées avec Essure. [Avec AFP]
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