Alors qu'il niait les faits depuis sept ans, ce médecin spécialiste en réadaptation fonctionnelle et père de trois enfants a tenu à faire une déclaration lors du procès, a relaté le quotidien L'Indépendant. Il a alors tout reconnu. Le harcèlement, durant des années. Les propos et comportements déplacés. Les caresses sur la hanche, le bras, le bas du dos, la main sur la cuisse. Les tentatives répétées pour embrasser sur la bouche les soignantes des établissements spécialisées où il travaillait, en les enlaçant, les bloquant dans l’ascenseur ou derrière une porte.
Il assume aussi l’agression d’une de ses patientes. Les commentaires humiliants sur son maquillage et sa prise de poids, sa proposition d’aller boire un verre à l’extérieur ou encore ses paroles dérangeantes "toi un jour je t’aurai"…
" Je tiens sincèrement et profondément à m’excuser devant toutes les victimes présentes ou non, pour le mal que j’ai fait à cette époque. Je demande pardon", a lâché le médecin avant de poursuivre : "Je ne minimise pas mes responsabilités. Mais c’était la période la plus difficile de ma vie." "J’ai aujourd’hui conscience de la nécessité de suivre une thérapie spéciale pour aller mieux. J’ai besoin d’être accompagné. Je n’agis pas avec calcul, ni préméditation. J’avais des pulsions que je n’arrivais pas à comprendre. Oui, j’en souffre encore mais j’essaye de les maîtriser de toutes mes forces. C’étaient des horreurs. J’étais très pervers. J’étais dans le déni. En contestant les faits, j’ai contesté ma propre intégrité", a tenté d'expliquer le praticien.
Ses propos ont été "très peu convaincants" pour les avocats des trois victimes présentes et pour le procureur. "Il est inadmissible de venir devant nous sans avoir mis en place de mesures de soins, à part des séances de yoga ou de méditation. En outre, ce sont des faits qui portent atteinte à l’image d’une profession car il rompt le lien de confiance", a estimé le procureur en requérant une peine "significative" de deux ans de prison dont 18 mois de sursis probatoire assortis d’une obligation de soins et une interdiction d’exercer la profession de médecin pendant deux ans.
Sur l'interdiction d'exercer, le tribunal s'en est remis à l'Ordre des médecins. Il a toutefois condamné le praticien à 18 mois de prison avec sursis probatoire, assorti d’une obligation de soins et d’indemniser les victimes, ainsi que, 20.000 € d’amende et l’inscription au fichier des délinquants sexuels.
[Avec lindependant.fr]
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