Pas de carte Vitale, pas de Samu : un médecin régulateur poursuivi pour non assistance
Les faits datent du 15 novembre 2021. Ce soir là, une mère de famille de 35 ans appelle le Samu. Elle vit seule avec deux enfants, est souffrante depuis deux jours et indique être « à bout de forces », rapporte le JDD qui a pu consulter la plainte de la jeune femme. Au téléphone, elle précise qu’elle n’a pas mangé depuis deux jours, qu’elle a des difficultés respiratoires et qu’elle souffre des poumons.
Le médecin, un généraliste libéral qui intervient pour le Samu du 93, lui recommande de faire un test PCR. Et ajoute « le médecin, quand il va venir, il ne va rien vous donner en dehors du Doliprane et un produit pour vous laver le nez », révèle la retranscription de l’appel.
Alors que la jeune femme insiste, le régulateur la rassure et lui indique qu’il envoie un médecin. C’est alors que la patiente précise qu’elle n’a pas « refait sa CMU » et qu’elle a perdu sa carte Vitale, et qu’elle attend la nouvelle. « J’ai mon attestation et mon numéro de Sécu, c’est tout », ajoute la jeune femme.
Puis, résignée face au médecin qui insiste sur la nécéssité d'avoir une carte Vitale, elle lâche : « Bon, tant pis. Ecoutez, si je meurs, je meurs pour une carte Vitale, tant pis. Ce n’est pas grave Monsieur, merci beaucoup ». Le médecin la salue et la conversation prend fin, sans que l’envoi d’un médecin ne soit déclenché. La patiente sera finalement transportée aux urgences par les pompiers.
Quatre mois après les faits, la jeune femme décide de porter plainte. Le médecin a été entendu en mars 2022, et assure ne pas se souvenir de cet appel. Interrogé sur son comportement, il admet que la CMU et la carte Vitale ne sont pas indispensable à l’envoi d’un médecin, « mais il faut que les médecins soient payés ». « Dans la conversation, je lui disais que je lui enverrai un médecin, je ne sais pas ce qui s’est passé. Je n’ai pas transformé le passage du médecin en action », a admis le médecin face aux policiers.
Interrogé par le JDD, le responsable du Samu 93, le Dr Chanzy, s’étonne de la qualification retenue dans cette plainte. « Une telle procédure contre un médecin du Samu, ça n'arrive jamais, assure-t-il. La difficulté dans cette affaire est qu’il faut déterminer s’il y avait un danger grave et imminent pour la patiente. »
Le médecin sera jugé ce jeudi 30 mars par la 16ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Bobigny (93).
Avec lejdd.fr
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