"On n’a pas l’autorisation d’envoyer les secours" : le Samu empêché d’intervenir à Sainte-Soline
Les forces de l’ordre ont-elles entravé l’intervention des secours, samedi 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), dans le cadre de la manifestation contre les retenues d’eau ? C’est ce que semble indiquer un enregistrement de la Ligue des droits de l’Homme, révélé par Le Monde. Samedi dernier, dans le cadre de la manifestation contre les retenues d’eau à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), la Ligue des droits de l’Homme avait mobilisé plusieurs équipes d’observateurs, en lien avec un médecin. On lui signale de nombreux blessés, dont un très grave, blessé à la tête et inconscient. Alors qu’il tente de faire intervenir les secours, le praticien se heurte à une opposition des pompiers et du Samu. Dans l’enregistrement de la conversation téléphonique, révélé par Le Monde puis francetvinfo.fr, le régulateur du Samu indique avoir ordre de ne pas envoyer de Smur ni d’hélicoptère. Pourtant, sur place, les observateurs rapportent que la situation s’est calmée et qu’une intervention sans danger est possible. « Je suis d'accord avec vous, vous n'êtes pas le premier à le dire. Le problème, c'est que c'est à l'appréciation des forces de l'ordre et qu'on est sous un commandement, qui n'est pas nous », maintient de son côté le Samu et d’ajouter : « On a pas l'autorisation d'envoyer des secours sur place parce que c'est considéré comme étant dangereux sur place. On a pas a l'autorisation de toutes les institutions sur place. » Une avocate de la Ligue des droits de l’Homme, qui assiste à la conversation, intervient alors pour évoquer un cas de non-assistance à personne en danger. Mais le régulateur maintient que « le commandement sur place » interdit l’accès des secours. La procédure veut que les blessés soient centralisés à l’église de Sainte-Soline par les pompiers et pris en charge ensuite. Dans un communiqué publié mardi soir, la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, indique qu'il "appartient aux forces de l’ordre, informées en temps réel de la situation, de définir si l’arrivée d’un véhicule de secours à un certain point est possible ou non de façon sûre pour lui". Elle ajoute qu'il n'est "pas surprenant" que "si les conditions de sécurité n’étaient pas réunies, les forces de l’ordre aient pu, pour certaines géolocalisations et dans certaines périodes de temps, indiquer qu’un envoi d’ambulance n’était pas possible dans l’immédiat". Ces révélations interviennent alors que deux manifestants sont toujours dans le coma, l'un d'entre eux entre la vie et la mort. Il était samedi en urgence absolue. Les familles des deux victimes ont porté plainte pour tentative de meurtre. Une enquête a été confiée à l'Inspection générale de la gendarmerie (IGGN). Avec lemonde.fr et francetvinfo.fr
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