D’ordinaire, la mort d’une figure de la médecine et de la science déclenche une pluie de communiqués et de tweets. Cette fois, les hommages se sont faits plus discrets. La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a été la première à réagir à l’annonce du décès du Pr Luc Montagnier, confirmé jeudi 10 février en fin d’après-midi après deux jours de rumeurs. La ministre a exprimé « son émotion » suite à la disparition du « codécouvreur du VIH et prix Nobel de médecine en 2008 », saluant « ses travaux » au sein de l’Institut Pasteur et du CNRS. « Avec le décès de Luc Montagnier, la France perd un immense chercheur », a encore tweeté la ministre. « Nous savons ce que nous devons collectivement à ses travaux scientifiques. »
Avec le décès de Luc Montagnier, la France perd un immense chercheur, prix Nobel de médecine en 2008, co-découvreur du virus du sida avec Françoise Barré-Sinoussi.
Nous savons ce que nous devons collectivement à ses travaux scientifiques.— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) February 10, 2022
Jeudi, l’Elysée a également publié un communiqué sur son site saluant la mémoire d’un « pionner français de la recherche médicale en virologie ». « En 1983, au sein de l'unité d'oncologie virale qu’il a créée dix ans plus tôt dans le nouveau département de virologie de l'Institut Pasteur, il parvient à isoler le virus du Sida, dont il étudie les propriétés aux côtés de ses collaborateurs Françoise Barré-Sinoussi et Jean-Claude Chermann », rappelle la présidence de la République. « Son équipe réussit à mettre au point un test de diagnostic sérologique et découvre bientôt un second virus associé au Sida en Afrique de l'Ouest, le VIH 2. Dès lors, premier chef du département ‘Sida et rétrovirus’ de l'Institut Pasteur, à Paris, qu'il dirige de 1991 à 1997, Luc Montagnier fait de la lutte contre le VIH une préoccupation de chaque instant, créant aussi, en 1993, la Fondation mondiale prévention et recherche sida, sous l'égide de l’Unesco pour développer des centres de recherche partout dans le monde et les coordonner entre eux », poursuit le communiqué. Et de saluer « ses travaux précurseurs, son inlassable combat » qui lui ont valu en 2008 le prix Nobel de médecine aux côtés de Françoise Barré-Sinoussi. « Le Président de la République salue la contribution majeure de Luc Montagnier à la lutte contre le Sida, qui reste l’un des grands défis médicaux et scientifiques du XXIe siècle. Il adresse toutes ses condoléances à sa famille et à ses proches», conclut le communiqué.
Ce vendredi 11 février, c’était au tour de l’Institut Pasteur de rendre un hommage au chercheur, sans oublier de mentionner les controverses dont il a fait l’objet sur la fin de sa carrière. « Bien que le professeur Luc Montagnier ait exprimé ces dernières années, sur de nombreux sujets, des positions difficilement réconciliables avec les données de la science et certains consensus bien établis par la communauté́ scientifique et médicale, son parcours a marqué l'histoire de la recherche française, et un temps, celle des recherches menées à l’Institut Pasteur », écrit le directeur général de l’Institut, le Pr Stewart Cole. Ces mots contrastent cependant avec le silence d’autres institutions telles que le ministère de la Santé ou l’Académie de médecine, dont le Pr Luc Montagnier était membre, qui n’avaient pas encore communiqué sur son décès à l’heure où nous écrivons ces lignes.
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