Le Gouvernement envisage de revoir la liste des affections de longue durée
"Les ALD concernent 20% de nos concitoyens, c'est-à-dire 13 millions de Français. […] Cela représente les deux tiers des remboursements par l'Assurance maladie. Il n'est donc pas illégitime, illogique, comme cela a été fait régulièrement, d'interroger [...] la pertinence de ces dispositifs", indiquait Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, mardi 27 février à l'Assemblée nationale. Une déclaration qui a aussitôt provoqué l'indignation de 25 associations de malades chroniques, dont Renaloo ou encore Vivre sans thyroïde.
Ces dernières craignent le "démantèlement" du dispositif, qu'elles considèrent comme un "édifice". "Nous refusons d'être désignés à la vindicte populaire comme responsables des déficits du système de santé, de nous excuser d'être de plus en plus nombreux", ont-elles ainsi écrit au ministre délégué à la Santé.
Ces associations "ont eu une lecture peut-être un peu rapide des propos que j'ai eus", a réagi Frédéric Valletoux au micro de Franceinfo, vendredi 8 mars. "J'ai bien dit qu'on ne toucherait pas aux ALD dans le sens où ceux qui nécessitent d'être accompagnés dans leur pathologie, dans leur maladie, continueront à l'être par la solidarité nationale, par le système d'assurance maladie. C'est un fait acquis. Il n'est pas question de donner un coup de canif à ce qui est au cœur de notre pacte social", a tenté de rassurer l'ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF).
Le ministre a toutefois indiqué qu'il était légitime d'"interroger" la "pertinence" de la liste des affections de longue durée, qui "date des années 1980", au regard des "progrès médicaux" qui ont été faits depuis. "L'idée n'est pas de restreindre les droits mais de voir s'il est toujours pertinent de faire figurer" certaines pathologies sur cette liste, a-t-il ajouté. Frédéric Valletoux a d'ailleurs précisé qu'un "travail" était en cours à ce sujet.
"Il s'agit simplement d'ouvrir une discussion avec les associations de patients, avec les médecins, de manière décontractée", a-t-il poursuivi. Selon lui, "c'est de la bonne gestion de s'interroger. Et peut-être qu'à l'arrivée on ne touchera rien", a-t-il conclu.
[avec franceinfo et AFP]
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