Le chef de l'État s'exprimait depuis une exploitation agricole de Morne rouge (nord), à la rencontre d'un agriculteur concerné par la pollution de ses terres par cet insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien. Le chlordécone, interdit dès 1977 aux États-Unis mais utilisé jusqu'en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes, est toujours présent dans les sols où il peut persister environ 600 ans et se retrouver dans certaines denrées végétales ou animales et certains captages d'eau. Selon Santé publique France, "plus de 90% de la population adulte" en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone. Le produit est soupçonné notamment d'être responsable d'une explosion des cancers de la prostate aux Antilles.
Emmanuel Macron a souligné en Martinique que "l'état des connaissances scientifiques (...) ne permet pas de certifier" la dangerosité de la molécule pour la santé humaine, bien que l'on "présume le lien avec les naissances prématurées, les retards de développement cérébral et d'autres pathologies". Il en conclut qu'il "ne serait pas responsable de dire qu'il y a une réparation individuelle pour tous", mais qu'il est en revanche "possible d'avancer davantage sur la question des maladies professionnelles pour les personnes particulièrement exposées à la molécule." En conséquence, a-t-il annoncé, "la procédure d'ouverture du registre des maladies professionnelles sera engagée par le Gouvernement dès le 2 octobre pour le régime général (de la Sécurité sociale) et le 9 octobre pour le régime agricole". Élus locaux et population dénoncent régulièrement ce scandale sanitaire qui a déjà fait l'objet de trois plans de prévention (le dernier court de 2014 à 2020). [Avec AFP]
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