« Il ne fait aucun doute que [les e-cigarettes] sont nocives pour la santé et ne sont pas sûres, mais il est trop tôt pour fournir une réponse claire sur l'impact à long terme de leur utilisation ou de leur exposition » affirment ainsi l’OMS. Ces dispositifs sont « particulièrement risqués lorsqu'ils sont utilisés par des adolescents » ajoute l’institution. En effet, la nicotine contenue dans la majorité de ces cigarettes électroniques crée une « forte dépendance » auquel le cerveau des jeunes est particulièrement sensible. L’OMS considère également qu’elles entrainent un risque accru de tabagisme conventionnel. En outre, elles contiennent des produits dangereux tels que le glycol qui est utilisé pour fabriquer l'antigel. La e-cigarette augmente aussi un certain nombre de pathologies, aux premiers rangs desquelles les maladies cardiaques et pulmonaires. Concernant les pneumopathies observées aux Etats unis, à l’origine (au 10 décembre 2019) de 2409 cas hospitalisés et 52 décès confirmés, l’OMS rappelle que plusieurs enquêtes d’urgence sont en cours actuellement sur les liens avec les cigarettes électroniques. Pour les femmes enceintes, il existe « des risques importants » de trouble de la croissance du fœtus. Et ce sans oublier le risque d’accidents, tels que des fuites des appareils à l’origine de lésions cutanées, ou celui d'ingestion des liquides par les enfants. En concernant son éventuelle utilité en tant qu’aide au sevrage tabagique, l’OMS affirme qu’« il n'y a pas suffisamment de preuves pour soutenir l'utilisation de ces produits pour arrêter de fumer ». Mieux vaut se tourner vers des thérapeutiques validées (produits de substitution, aide psychothérapique, accompagnement…). Les experts insistent sur la nécessité d’encadré les cigarettes électroniques : « lorsqu'elles ne sont pas interdites, elles doivent être réglementées ». Cela passe, en particulier par une restriction de la publicité, et de toute promotion, en particulier dirigée vers les jeunes ; une limitation de leur utilisation dans les lieux publics et de travail intérieurs, compte tenu du risque de vapotage passif ; et leur taxation « de la même manière que les produits du tabac ». Un rapport américain sur la même ligne Un peu plus tard dans la semaine, le 23 janvier, un rapport américain est venu renforcer la position de l’OMS sur ce sujet. Ces conclusions portent aussi sur le manque de preuves d’efficacité de l’e-cigarette dans le sevrage tabagique. « Les e-cigarettes, un groupe de produits continuellement en train de changer, sont utilisées de multiples façons. Il est donc difficile de généraliser sur leur efficacité sur la base d'essais cliniques utilisant une e-cigarette particulière », conclut le rapport signé par le « surgeon general », Jerome Adams. « Il n'existe à ce stade pas de preuves adéquates pour conclure que les e-cigarettes, en général, augmentent le nombre de gens arrêtant de fumer », poursuit le rapport. En revanche, les autorités britanniques, via le Public Health England, l'agence de santé britannique, recommandent le vapotage pour arrêter de fumer, sur la base d'études menées sur des fumeurs suivis dans la durée.
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