Don de plasma : la moitié des machines suspendues pour "risques toxiques"
"C'est une mesure de précaution dans l'attente des expertises" diligentées par l'ANSM, a indiqué le Dr Sylvie Gross, directrice médicale de l'Établissement français du sang (EFS), confirmant une information de L'Usine Nouvelle. Accusées par des lanceurs d'alerte de faire courir des risques toxiques aux donneurs de plasma, 300 machines de la société américaine Haemonetics, qui représentent la moitié du parc français, ne peuvent désormais plus être utilisées. Cette décision, qui a pris effet mercredi, fait suite "à la survenue de plusieurs signalements de matériovigilance portant sur ces dispositifs de prélèvements sanguins", a indiqué l'ANSM. L'un de ces incidents a eu lieu lors d'un don à Tarbes et a été signalé le 26 août par l'EFS. Lors de cet incident, une "multitude de particules noires visibles à l'œil nu" ont été observées à l'intérieur de la machine et de la poche de plasma, "de quantité, de taille et d'aspect inhabituels", selon le texte de la décision de suspension prise par l'ANSM. Ces particules sont en cours d'analyse, a précisé l'ANSM à l'AFP. "Ces incidents n'ont pas eu de conséquence sur les donneurs", assure l'EFS. Le 23 mai, trois lanceurs d'alerte ont déposé plainte auprès du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris, pour "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée", et non mise en œuvre d'une procédure de retrait et de rappel de produits de santé. Selon les lanceurs d'alerte, les joints de ces bols sont sujets à une usure anormale, aggravée par les vibrations de l'appareil. L'un de ces lanceurs d'alerte, Alexandre Berthelot, est un ancien directeur commercial de Haemonetics. Il a démissionné en avril 2015 et accuse l'industriel de pratiques irrégulières. "Cette situation n'est rencontrée que sur le marché français", a assuré Haemonetics dans une déclaration transmise à l'AFP, ajoutant prendre ces questions "au sérieux" et collaborer "activement" avec les autorités de santé, pour mettre en œuvre des "actions correctives appropriées" si nécessaire. [Avec AFP]
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