"On finit par ne plus croire en rien" : Macron s'alarme de la "crise d'autorité" favorisant le complotisme
Dans un entretien accordé à l'Express, le président de la République s'inquiète de la "crise d'autorité" qui touche la politique mais aussi la science et qui, selon lui, "conduit au complotisme". "Toutes les sociétés contemporaines vivent cette espèce d'horizontalisation de la société, de la contestation de toute forme d'autorité, y compris de l'autorité académique et scientifique", a déploré Emmanuel Macron dans un entretien accordé au journal l'Express, ce mardi, qui s'est déroulé en visio-conférence, le chef de l'Etat ayant été diagnostiqué positif au Covid-19 jeudi dernier. "Les conséquences psychologiques et sociales sont terribles car on finit par ne plus croire en rien", a-t-il ajouté, alors que la méfiance des Français envers les autorités et les vaccins se fait particulièrement ressentir à quelques jours du début de la campagne de vaccination contre le Covid.
Le président de la République a décrit un "cercle vicieux : un nivellement, qui crée du scepticisme, engendre de l'obscurantisme et qui, au contraire du doute cartésien fondement de la construction rationnelle et de la vérité, conduit au complotisme" alors même que la crise sanitaire actuellement constitue un "grand défi". Isolé dans la résidence officielle de La Lanterne, à Versaille, Emmanuel Macron a clamé son "admiration" pour "ce que les scientifiques ont accompli" indiquant que "jamais dans l'histoire de l'humanité nous n'avions assisté à l'apparition d'un virus et, moins d'un an plus tard, à la découverte d'un vaccin". Pour "récréer de la confiance", le président prône "une action qui ait véritablement une efficacité, un effet des mots aux choses", ajoutant qu' "à ce titre, le deuxième confinement est un exemple d'efficacité car nous avons pris la décision au bon moment". Dans cet entretien fleuve, le chef de l'Etat est par ailleurs revenu longuement sur les crises survenues lors de son quinquennat, en particulier celle des gilets jaunes qui a participé à réveiller des "doutes ancestraux", a-t-il regretté. [avec L'Express et AFP]
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