"J'ai besoin de votre engagement" : l'appel de François Braun aux médecins libéraux
Pour répondre à l'invitation, il a dû faire le "grand écart", venant tout spécialement en avion de Bretagne… pour y repartir à peine deux heures après. Le ministre de la Santé François Braun était au rendez-vous des 28e Universités d'été de la CSMF, ce vendredi 23 septembre, à Antibes. Le président de la confédération, le Dr Frank Devulder, y voit là le signe de la considération portée par cet urgentiste à la médecine libérale, chose qui n'allait pas de soi chez certains de ses prédécesseurs. Devant une assemblée composée de quelques 250 adhérents de la CSMF, François Braun a d'ailleurs renouvelé ses remerciements aux médecins libéraux qui se sont mobilisés cet été pour assurer les soins non programmés, contribuant à éviter autant que faire se peut la "catastrophe" annoncée dans les services d'urgence. Mais le plus dur est à venir. Alors que le pays traverse une "crise sans précédent de l'accès aux soins" et que la démographie médicale ne redressera pas avant 2035, comme l'a rappelé Frank Devulder, les semaines et mois qui viennent seront déterminants pour l'avenir du système de santé. Première étape : la présentation ce lundi 26 septembre, en Conseil des ministres, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023, dans un contexte où la "soutenabilité financière de notre système de santé a été mise à rude épreuve par la crise sanitaire", a souligné François Braun. Le 3 octobre prochain, au Mans, le ministre de la Santé lancera le volet santé du Conseil national de la refondation, vaste concertation nationale et territoriale qui devra associer les professionnels autant que les usagers. Et d'ici la fin octobre-début novembre, les syndicats de médecins libéraux entameront les négociations avec la Cnam pour leur future convention. Le ministre a listé quatre enjeux majeurs : "renforcer la prévention et la qualité des soins, agir contre toutes les inégalités d'accès à la santé, libérer du temps médical, avancer sur l'usage du numérique en santé". Avec les professionnels de santé, "les maitres mots seront la confiance et la responsabilité collective", s'est engagé le ministre. Assurant n'avoir "aucun dogmatisme", François Braun dit faire le "pari du terrain". "Il ne s'agit pas pour l'Etat de contraindre notre médecine libérale outre mesure, encore moins de la nationaliser. Mais cela dépend aussi de vous." Le ministre a redit son opposition à la régulation de l'installation, qui "ne marche pas", misant sur les mesures incitatives. Les aides doivent être simplifiées, via la mise en place d'un "guichet unique". Mais il faudra bien trouver des "solutions" pour ces territoires désertés par les médecins, a-t-il insisté. La mise en place d'une 4e année d'internat de médecine générale à réaliser "préférentiellement dans les zones sous-denses" en est une. Une mission sur son organisation, lancée ce vendredi avec la ministre de l'Enseignement supérieur, doit rendre ses travaux d'ici la fin de l'année. Le déploiement plus large des assistants médicaux devra par ailleurs permettre aux médecins généralistes de suivre davantage de patients François Braun s'est montré plus ferme concernant la permanence des soins ambulatoires : "soit nos professionnels de santé s'organisent entre eux, se positionnent eux-mêmes pour veiller à offrir à nos concitoyens un accès aux soins non programmés sur tout le territoire en soirée et le week-end, soit ils ne font pas et le Gouvernement prendra ses responsabilités". "Il faut que ce soit bien tous les médecins du territoire qui se mobilisent : libéraux, salariés, du public comme du privé, y compris de structures qui ne travailleraient jamais la nuit et le week-end. C'est une question d'équité et d'efficacité", a-t-il insisté. "J'ai besoin de votre engagement", a martelé François Braun. "L'accès à la santé se fera avec la médecine libérale ou ne se fera pas."
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