Les autorités de santé se disent vigilantes quant à l’augmentation des décès liés à un mésusage des opioïdes.
Alors que les Etats-Unis et le Canada sont confrontés, depuis quelques années à une crise sanitaire majeure en rapport avec une augmentation de la mortalité liée à la consommation abusive d’opioïdes, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) publie un état des lieux sur la situation en France dans ce domaine. "Bien que la situation ne soit pas comparable à celle des États-Unis, un certain nombre d’indicateurs incitent à une vigilance accrue de la part des autorités et des professionnels de santé", affirment ainsi les auteurs du rapport qui vient d’être rendu publique.
Le nombre de décès liés à cette consommation a augmenté de 146 %
Ils mettent ainsi en évidence une forte augmentation (+167%) du nombre d’hospitalisations liées à la consommation d’antalgiques opioïdes obtenus sur prescription médicale entre 2000 et 2017. Le nombre de décès liés à cette consommation a augmenté de 146 %, entre 2000 et 2015, ce qui représente au moins 4 décès par semaine. Les cas de mésusage (rapportés au réseau d’addictovigilance) ont plus que doublé entre 2006 et 2015. Le tramadol serait le premier médicament responsable de ces mésusages, et le premier responsable des décès observés. Le rapport montre par ailleurs que la prescription d’opioïdes forts (par exemple la morphine, l'oxycodone et le fentanyl) a augmenté d’environ 150% entre 2006 et 2017. Alors que la consommation des opioïdes faibles (par exemple tramadol, la codéine et la poudre d’opium) est restée relativement stable : le retrait du dextropropoxyphène en 2011 ayant été contrebalancé par la hausse des autres opioïdes faibles, au premier rang desquels le tramadol, qui devient l’antalgique opioïde le plus consommé (forts et faibles confondus) avec une augmentation de plus de 68 % entre 2006 et 2017. Cette augmentation est révélatrice d’une amélioration de la prise en charge de la douleur, et s’inscrit dans le contexte des trois plans gouvernementaux de lutte contre la douleur mis en place depuis 1998. En 2015, 10 millions de français ont eu une prescription d'antalgique opioïde en 2015, avec une majorité de femmes, que ce soit pour les opioïdes faibles ou forts (respectivement 57,7 % et 60,5 % en 2015). Globalement, les opioïdes faibles représentent 20 % de l’ensemble de la consommation d’antalgiques, et les opioïdes forts 2 %. L’Ansm rappelle qu’"une prescription d’antalgique opioïde doit systématiquement s’accompagner d’une information au patient sur le traitement et sur son arrêt, et d’une surveillance de ces risques même lorsqu’il est initialement prescrit dans le respect des conditions de l’autorisation de mise sur le marché".
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