"Il me semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles", a déclaré, ce jeudi 9 avril, Christophe Castaner devant la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de Covid-19. En découvrant les tarifs pratiqués par l’opérateur privé en charge de la morgue de Rungis, le ministre a, aussitôt, demandé un contrôle. Ainsi, "une mission sera diligentée pour s'assurer du caractère strictement conforme à la réglementation" des autres prestations facturées par le prestataire, a précisé Beauvau. Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a annoncé que l'Etat "prendra en charge les frais supplémentaires occasionnés par les délais d'inhumation", soit les 35 euros par jour supplémentaires au-delà des six jours réglementaires. Début avril, un hall du marché de gros de Rungis (Val-de-Marne) a été réquisitionné par le préfet de police pour accueillir les cercueils des victimes du Covid-19. Sa gestion a été déléguée à un opérateur funéraire, OGF. "Le passage du cercueil à Rungis est payant pour les familles. Et ça, ce n'est pas acceptable", a déclaré, mercredi soir, sur BFM TV Sandrine Thiéfine, présidente des pompes funèbres de France, déclenchant la polémique.
Sandrine Thiefine (Pompes funèbres de France): "Le passage du cercueil à Rungis est payant pour les familles, ce n'est pas acceptable" pic.twitter.com/dRUQwEvYPC
— BFMTV (@BFMTV) April 8, 2020
Le marché de Rungis dénonce ces informations Dans un message publié sur Twitter, le marché de Rungis a assuré que "les familles endeuillées” accèdent “gratuitement” au bâtiment réquisitionné, situé dans un hall excentré. Selon cette source, "les tarifs sont ceux qui se pratiquent dans les funérariums", et une trentaine de cercueils y ont été reçus le week-end dernier. Interrogé sur RTL, ce vendredi 10, Stéphane Layani, président du marché de Rungis, s’est dit “écoeuré” par ses révélations.
J'ai mis les points sur les "i" ce matin sur @RTLPetitMatin @RTLFrance Il faut arrêter de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. Merci @JSellier. Le @marchederungis ne fait pas payer les morts ! @MikoAlain @prosderungis @Bruce_Toussaint @Marchesdegros @ggomez_chef @JJBolzan
— Stéphane Layani (@slayani) April 10, 2020
L'opérateur privé OGF prévoit un "forfait de 6 jours" à 159 euros pour "l'admission et le séjour en condition de conservation du cercueil fermé et scellé", indiqué un document que s'est procuré l'AFP. Le délai légal de six jours pour inhumer un défunt étant souvent dépassé pour cause de surmortalité due au coronavirus, "la journée supplémentaire est facturée 35 euros". Un espace de recueillement est à la disposition des familles, au prix de 55 euros pour "une heure maximum", est-il précisé. "Pour un décès classique, une semaine en funérarium à Paris coûte environ 750 euros. Les tarifs appliqués à Rungis ne sont donc pas si élevés ", a expliqué à l'AFP Camille Strozecki, des Pompes funèbres 1887, qui a déposé deux cercueils à Rungis. Ce dernier précise que le délai est aujourd’hui plutôt de 10 jours pour l’organisation des funérailles. Actuellement, un "changement dans la législation allonge le délai pour organiser les funérailles à 21 jours au lieu des 6 jours ouvrés habituels", a déclaré Camille Strozecki.
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