"Aux moindres symptômes mêmes minimes, il faut prescrire des tests" : les nouvelles recos du Conseil scientifique
Un risque de seconde vague
Selon le Conseil scientifique y a un certain nombre de risques qu'il y ait un retour du virus à l'automne. "Le virus évolue par plusieurs vagues épidémiques et s'arrête quand il y a une immunité collective. Or, le taux d'immunisation est très faible. On a de très grandes inquiétudes. Ce n'est pas une certitude et j'espère qu'on va se tromper, mais beaucoup d'éléments font penser qu'il pourrait y avoir un retour du virus sur l'Europe pour la fin octobre ou le mois de novembre", alerte le virologue Bruno Lina. "Si les concitoyens continuent à s'écarter de la distanciation sociale, un risque de reprise avant la fin de l'été reste complétement possible", averti le professeur de santé publique Franck Chauvin. Rajeunissement des patients infectés
Le Conseil scientifique remarque un rajeunissement des patients infectés par rapport au début de l'épidémie. "Il y a un relâchement des gestes barrières chez les jeunes, et au contraire une protection plus forte des personnes âgées qui y voient un enjeu majeur de survie", constatent les chercheurs pour expliquer ce phénomène. Environ 500 nouveaux cas quotidiens sont détectés en France.
Prescription de tests
Le nombre de tests réalisés est insuffisant alerte le Conseil scientifique. "Aux moindres symptômes, même minimes, il faut prescrire des tests", demande Jean-François Delfraissy qui regrette que "le message ne soit pas encore suffisamment passé". "On estime que seuls 50 % des gens contaminés sont dépistés. Les autres ne le font pas parce qu’ils ont peu de symptômes", déplore-t-il. "Il faut rappeler que le test a pour but de se diagnostiquer soi-même, mais aussi de tracer les autres contaminations", insiste l'immunologue qui rappelle que "quelques centaines de cas peuvent constituer la base d'un redémarrage de l'épidémie". "Se faire tester en cas de doute, c'est un contrat social pour les Français", résume l'anthropologue Laetitia Altani. Transmission du virus par micro-gouttelettes
La confirmation de ce mode de transmission du virus doit alerter sur l'intérêt du port du masque dans les lieux de confinement", estiment les chercheurs. "Cela explique que la transmission du virus est confortée dans les espaces confinés", remarquent-ils. "La question de l'obligation...
du port du masque va se poser dans les lieux fermés comme les open-spaces", prévient le Conseil scientifique. Les vaccins
Une quarantaine de "candidats vaccins" sont en cours d'élaboration, informe le Conseil scientifique. "Beaucoup d'entreprises mènent conjointement les phases 1,2 et 3 et travaillent en parallèle sur les capacités de fabrication", note Jean-François Delfraissy qui estime que "dans le meilleur des cas il y aura un vaccin fin 2020, début 2021". Mais le président du Conseil scientifique reste prudent. "Il faut faire attention aux effets d’annonce" alerte-t-il. D'autant que selon les chercheurs, "il faudra être vigilant sur la façon d'utiliser les vaccins. Ils ne seront pas forcement stérilisants". Impact fort de l'épidémie sur les plus précaires
Les précaires sont les "invisibles" de l'épidémie, note Laetitia Altani qui déplore "un manque de données pour estimer l'impact de la pandémie" sur cette population. "La pandémie accroit les inégalités sociales existantes. Le Covid a eu un effet de trappe. Beaucoup ont basculé dans la précarité avec des difficultés pour en sortir", remarque la chercheuse qui note une "hausse des distributions alimentaires de 45% depuis le début du confinement".
Le Conseil scientifique prolonge sa mission jusqu'au 30 octobre
"Nous devions terminer notre mission à la fin de la loi de crise sanitaire, c'est-à-dire vendredi, et j'avais moi-même indiqué que je trouvais cela très bien, explique Jean-François Delfraissy. La nouvelle loi, votée par les sénateurs et l'Assemblée nationale, a souhaité que le Conseil scientifique soit poursuivi jusqu'au 30 octobre. Ça n'était pas notre demande. Nous poursuivrons donc notre mission jusqu'à mi-septembre, et puis on verra. Somme toute, c'est un conseil scientifique qui est demandé, on peut donc imaginer qu'il y ait aussi un changement (dans la composition) de ce conseil scientifique."
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