CPTS, assistants médicaux, suppression du concours de la Paces, réforme du statut de praticien, création des hôpitaux de proximité… L'année 2019 s'annonce extrêmement chargée pour les syndicats médicaux. A commencer par le 1er d'entre eux, la CSMF, qui prononçait ses vœux ce mercredi matin. L'occasion pour son président, le Dr Jean-Paul Ortiz, de passer certains messages bien sentis au Gouvernement, engagé dans une refonte complète du système de santé. Alors que ces dernières semaines ont été marquées par "l'expression d'un mal-vivre", "notre système de santé ne peut plus attendre et se contenter d'ajustements, a-t-il insisté en préambule. Il faut le recentrer sur la médecine de ville et remettre l'hôpital dans sa mission de référence, de troisième recours. Un nouveau contrat social avec la médecine libérale est à négocier." L'attribution des fonds déconnectée de la signature de la convention ? "Il faut accepter le débat et la négociation avec les syndicats médicaux, et sortir d'une pseudo-concertation où les services de l'Etat, les technocrates, au final, décident seuls", lance le Dr Ortiz. Et d'appeler "solennellement le Gouvernement" à "déconnecter l'attribution des fonds conventionnels de la signature de la convention". Les syndicats "ne doivent pas négocier le pistolet sur la tempe pour obtenir ces fonds conventionnels. Cela est malsain et entraîne des dérives dans les signatures de certains", relève celui qui avait refusé de signer "la convention de Marisol Touraine" en août 2016. Les "médecins libéraux sont prêts à assumer une responsabilité collective territoriale pour répondre aux besoins de la population", assure le président de la CSMF. Ils sont prêts à mieux se coordonner, via les CPTS. "Mais ne pourrons accepter un cadre obligatoire contraint, bureaucratique, dans lesquels tous les médecins devront s'engager pour bénéficier des soutiens à leurs efforts." Et pas question d'accepter que certains éléments de rémunération forfaitaires soient "amputés" pour les médecins qui ne seraient pas dans une CPTS. Assistants médicaux : le secteur 2 exclu De même, les contraintes posées par la lettre de cadrage de la ministre et les orientations retenues par l'Uncam concernant les assistants médicaux inquiètent la CSMF : si les spécialistes ne sont pas oubliés, le médecin isolé serait a priori "exclu" du mécanisme d'accompagnement financier, tout comme les médecins en secteur 2. Seuls les médecins en secteur 1 ou en Optam pourraient y prétendre. Il faudra également discuter de la contrepartie "d'un accroissement de l'activité" du médecin bénéficiaire, ainsi que de la dégressivité de l'aide, de sa durée et de son montant. Sans oublier le projet de loi santé, qui doit être examiné d'ici l'été par le Parlement. Le nouveau système de sélection qui doit remplacer le concours de la Paces doit "tenir compte des capacités de formation" des facs de médecine. Le Dr Ortiz plaide à ce titre pour "élargir les terrains de stage à toute la médecine libérale, médecine générale comme médecine spécialisée, en cabinet comme en établissement", alors que certains externes se trouvent actuellement à 8 autour d'un même patient. La CSMF n'acceptera pas, par ailleurs, "un mécanisme obligatoire et contraignant" pour la certification/recertification, mais réclame une "valorisation" de la démarche "y compris dans un cadre tarifaire". Enfin le syndicat s'interroge sur les futurs hôpitaux de proximité, qui seront créés par ordonnances. Seront-ils, "dans le giron des GHT", "le déversoir du CHU" ou des établissements "largement ouverts sur la médecine de ville dans leur stratégie médicale, leur gouvernance et le statut des médecins y exerçant"? "Le pays traverse des moments difficiles, les médecins libéraux sont prêts à accompagner les mutations nécessaires. Si leur volonté se heurte aux visions étatiques et bureaucratiques habituelles, les gilets blancs pourraient remplacer les gilets jaunes", prévient Jean-Paul Ortiz.
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