Lunettes, dentaire, audition : où faut-il habiter pour avoir le moins de reste à charge ?
Que vous habitiez en Ariège ou à Paris, votre reste à charge en matière de lunettes et de prothèses n'aura rien à voir. La Mutualité française a calculé le reste à charge des patients selon leur département, et pointe d'importantes disparités.
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a promis, d'ici à 2022, un reste à charge zéro pour les lunettes et les prothèses dentaires et auditives. Aujourd'hui, les patients financent directement 24% de leurs soins d'optique, 23% de leurs soins dentaires et plus de la moitié (56%) des frais d'audioprothèses (contre un peu plus de 8% pour l'ensemble des soins et 2,3% de soins hospitaliers), selon les comptes nationaux de la santé de 2015. Pour les lunettes, mieux vaut habiter en Ariège qu'à Paris Mais ces chiffres recouvrent de fortes disparités sur le territoire, note la Mutualité française qui a calculé le reste à charge selon les régions. C'est en Ile-de-France, Bourgogne-Franche Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence Alpes Côtes d'Azur, que les montants sont les plus élevés. Pour les lunettes, mieux vaut habiter en Ariège qu'à Paris. En 2016 le prix d'une paire de lunettes (tous types de verre), varie de 271 euros en Ariège à 513 euros à Paris. En tenant compte des remboursements Sécu et complémentaires, le patient ariégeois débourse en moyenne 4 euros, contre 236 euros dans la capitale. Côté dentaire, le prix d'une prothèse est le plus bas dans le Cantal (376 euros) et le plus élevé dans les Yvelines (544 euros). Le reste à charge, de 55 euros en moyenne au national, est "nul dans les Ardennes" alors qu'il atteint 146 euros dans les Yvelines. Ajuster les prix au pouvoir d'achat des patients Les prothèses auditives sont quant à elles toujours synonymes de reste à charge, quel que soit le département. Leur prix moyen, de 1 525 euros, est minimal en Mayenne (1 118 euros) et maximal en Haute-Saône (1 726 euros). Avec la garantie la plus souscrite (remboursement de 498 euros), le reste à charge moyen atteint 856 euros sur l'ensemble du territoire, contre 477 euros en Mayenne et 1 049 euros en Haute-Saône, soit plus du double. Comment expliquer de telles disparités ? "Lorsque les tarifs sont libres, on observe une tendance à ajuster les prix au pouvoir d'achat des patients", avance le président de la Mutualité, Thierry Beaudet. Ainsi, "autour des grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille", les tarifs sont plus élevés que dans des départements moins urbanisés, observe-t-il. L'objectif gouvernemental d'un reste à charge zéro n'est pas qu'une question de "remboursements", il faut aussi "agir sur les tarifs", sans quoi les prix augmenteront avec les prises en charge, prévient-il. [Avec AFP]
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