Négos avec les médecins : "Nous avons dû faire face à une campagne très violente sur les réseaux sociaux", déplore le directeur de la Cnam
"Nous travaillons en ce moment aux conditions de la reprise des négociations, en termes de méthodes, de calendrier, d'objectifs", a assuré Thomas Fatôme face aux sénateurs de la commission des Affaires sociales, mercredi 14 juin. Près de deux mois après la publication du règlement arbitral, le directeur de la Cnam était entendu sur "l'échec" des négociations conventionnelles avec les médecins libéraux. "Elles ont essentiellement achoppé autour de la revalorisation de la consultation de médecine générale à 30 euros, a résumé Thomas Fatôme. Nous avions proposé cette bascule dans le cadre de l'engagement territorial."
Or, si le principe de l'engagement territorial a été mal vécu par les libéraux, c'est surtout parce qu'il a été "mal compris", estime le directeur de la Cnam. "L'un des éléments qui a été mal compris a été le lien entre la revalorisation de l'acte et un certain nombre de contreparties", pointe Thomas Fatôme. "À aucun moment, nous avons pensé à obliger les médecins libéraux à travailler tous les samedis matins, à aucun moment nous avons pensé à obliger les médecins libéraux à travailler plus, ça n'était pas le sens de l'engagement territorial que nous avons proposé."
Pour ne pas aboutir "au même résultat" lorsque les négociations reprendront, la Cnam travaille à un changement de "méthode qui nous permette de mieux nous faire comprendre". Et de mieux "intégrer la réalité des réseaux qui sont un élément de la négociation conventionnelle qui pèse, y compris sur nos partenaires conventionnels, qui sont sous pression de ce mode d'expression", a analysé Thomas Fatôme. Face aux sénateurs, le directeur de l'Assurance maladie a en effet déploré le "climat difficile, très difficile" des négociations qui se sont déroulées de novembre à fin février. "Nous avons dû faire face à une campagne très violente sur les réseaux sociaux, malheureusement à une information très déformée sur les propositions de l'Assurance maladie", a-t-il regretté.
"Repartir sur une négociation nouvelle qui n'a pas fonctionné implique de venir avec des propositions nouvelles, différentes, de part et d'autre", a insisté Thomas Fatôme. Exit l'engagement territorial, donc? "Nous réfléchissons à trouver les moyens d'incitation différente", a répondu le directeur de la Cnam, qui a confirmé son souhait de revaloriser en priorité l'exercice du médecin traitant, en utilisant peut être "davantage" le "levier" du forfait patientèle médecin traitant, face aux dérives de la "financiarisation" des soins primaires. "Pourquoi être médecin traitant toute la semaine, exercer un métier difficile, prendre en charge des patients jeunes, moins jeunes, prendre du temps, si en réalité il vous suffit de travailler deux jours par semaine dans un centre de soins non programmés, une demi-journée dans un centre de téléconsultation pour avoir un niveau de rémuration comparable ? C'est ça le danger qui nous guette", a-t-il pointé. Et c'est pourquoi l'Assurance maladie ne souhaite pas "répondre que par l'acte".
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