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"La France continue de pousser les étudiants à partir à l’étranger et à abandonner le système"

Depuis près d'un mois, les étudiants en LAS Sciences infirmières à l'Université d'Aix-Marseille se mobilisent. Ils dénoncent une harmonisation de leurs notes qui leur a fait perdre de nombreux points sur leur moyenne générale, et a brisé leur rêve d'intégrer médecine. L'un de ces étudiants, Yoni, nous a envoyé un courrier où il exprime sa détresse face à ce système. "Si rien ne change, nous allons devoir aller aux oraux pour nous vendre ou aller à l’étranger", alerte-t-il.

PASS/LAS
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"En 2020, la France a décidé de mettre en place une réforme pour le concours Paces qui consiste à empêcher le redoublement directement. Avant 2020, lorsque l'on échouait la première année de Paces, on pouvait, peu importe le résultat, retenter une deuxième Paces. Depuis 2020, la Paces est devenue la Pass ; une des restrictions principales se présente comme la non-possibilité de redoubler cette année. Si on échoue l’unique année de Pass et que l'on a en dessous de 10/20, il ne nous reste plus qu'à aller à l’étranger pour réaliser notre rêve dans le domaine médical. Si l'on a au-dessus de 10/20, on peut retenter le concours en passant par une licence en deuxième année. Ainsi durant cette année, il faut avoir la meilleure note possible dans sa licence choisie (sciences infirmières, science de la vie, STAPS, droit…) pour se donner les meilleures chances pour le concours, ce qui représente 60% de la note finale du concours. Puisque oui, la note de licence qui n’est pas la même pour les étudiants compte dans le classement du concours !

Cependant, avoir une bonne note dans sa licence ne suffit pas puisqu’il reste à réussir également les matières de santé qui constituent un concours identique pour tout le monde, qui comprend 40 questions des matières médicales (anatomie, morphologie faciale, pharmacologie…) et qui représente quant à lui 40% de la note finale et du classement finale.

La licence Sciences infirmières se présente comme une nouveauté pour la France. En effet, nous sommes les seuls à Marseille à représenter les sciences infirmières universitaires. Nous sommes, de ce fait, les premiers étudiants à être dans cette filière et à contribuer à la mise en place de cette nouvelle formation tournée vers la recherche dans les sciences infirmières.

Comme toute nouvelle formation, des informations biaisées, des communications incomplètes et des erreurs de gestion s'y présentent. Cependant, nos professeurs et notre directeur ont su nous soutenir durant toute l’année, et surtout assurer que notre licence ne sera pas désavantagée face aux autres licences. Parce que oui, en plus de passer un concours où tout le monde ne passe pas les mêmes épreuves, nos notes peuvent être modifiées au choix de la faculté. Ainsi le 29 mai, les résultats sont tombés et aucun étudiant de la nouvelle promo des sciences infirmières n’a été admis, nous avons perdu 3 à 6 points sur notre moyenne de licence, ce qui nous a grandement désavantagés. Nous sommes passés après tous les autres.

Personne ne veut prendre en compte ces revendications. Nous sommes les seuls à avoir dû assister à tous les cours de l’année, à avoir fait près de 935 heures de stage à l’hôpital en 12 heures par semaine, des cours obligatoires et une surcharge de travail inégalitaire face aux autres licences. De plus, nous sommes également les seuls à n’avoir l’accès à aucune filière, ni médecine, ni dentaire, ni pharmacie, ni kinésithérapie, ni sage-femme.

Certaines personnes regrettent leur choix dans la filière des Sciences infirmières. Or, cet enseignement est le plus cohérent avec les parcours professionnels de chacun dans la santé. Ainsi, si rien ne change nous allons devoir aller aux oraux pour nous vendre ou aller à l’étranger. Alors que le Gouvernement nous répète que la France est en pénurie de médecins, pharmaciens, sages-femmes, kinésithérapeutes et dentistes, la France continue à compliquer le concours et pousse les étudiants à partir à l’étranger et abandonner le système français.

Ainsi, notre promo de 70 élèves, vous demande de nous écouter et nous aider à régler cette injustice et cette discrimination.

Un courrier à déjà été partagé au doyen de notre faculté, mais sa réponse n’était pas favorable."

 
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