"La Prévention fait enfin partie du portefeuille du nouveau locataire de l’Avenue Duquesne"
C’est une première. Après un peu plus de vingt-cinq appellations différentes – Guerre et santé (1915), Hygiène, assistance et prévoyance sociale (1921), Santé et action humanitaire (1993), Santé, famille et personnes handicapées (2002) ou encore Affaires sociales, santé et droits des femmes (2016)... –, la Prévention fait enfin partie du portefeuille du nouveau locataire de l’Avenue Duquesne. Que ce domaine, souvent isolé des politiques de santé, devienne une attribution ministérielle, voilà une bonne nouvelle pour notre système de santé, quasi exclusivement centré sur le curatif. Car mises à part les quelques campagnes de santé publique, contre le tabac, les addictions ou le bien-manger, peu de choses concrètes sont réalisées au nom de la prévention… alors même que le coût de la maladie pèse de plus en plus lourd: fin avril dernier, la Cnam indiquait que les dépenses de soins de ville avaient augmenté de 8,8% sur les quatre premiers mois de l’année… Pourtant, plusieurs pathologies à fort poids économique sont évitables. Les autorités sanitaires demandent aux professionnels de santé d’aider à réduire les dépenses en santé. Mais l’effort individuel ne suffit pas : il faut une vraie démarche nationale et collective qui repense le fonctionnement, le financement et l’organisation du système de santé. On le sait: la prévention permet de limiter les complications et les risques de rechute, de soulager les urgences, de favoriser des prises en charge précoces, de réduire la consommation de soins… « Il faudra poursuivre nos efforts pour la prévention, consolider, adapter le système de soins en ville, à l’hôpital, avec l’enjeu particulier de cette lutte contre les déserts médicaux », affirmait Brigitte Bourguignon, le 21 mai dernier, lors de la passation des pouvoirs avec Olivier Véran. Mais pour renforcer la stratégie de prévention, il faudra investir économiquement, matériellement, culturellement sur les transformations organisationnelles... C’est un pari sur les années à venir. Mais c’est la seule façon de réduire la pression actuelle sur le système de santé.
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