Héros Les soignants, des « héros du quotidien ». La formule plaît ! Car dans cette « guerre » sanitaire, pour reprendre l’expression du président de la République, les soldats portent des blouses blanches, des surblouses, des gants, des masques, des visières… Le rendez-vous quotidien de 20 heures étant devenu un rituel, les Français sont nombreux à se mettre au balcon pour applaudir et saluer le courage et la ténacité de cette « première ligne » à monter au front face à un ennemi invisible. Et dans les services, l’épidémie a bouleversé les habitudes et les organisations : aujourd’hui je suis le médecin, demain je serai l’infirmier, le brancardier ou l’aide-soignant, après-demain à nouveau le médecin, racontent des praticiens hospitaliers. Tous ont dû se réinventer... De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, disait un autre héros, étiqueté « super » celui-ci. Et ça, les soignants l’ont compris. Pour autant, loin de ces murs qui concentrent l’essentiel de l’attention médiatique, une force s’exprime également en ville, dans l’ombre de ces « héros » hospitaliers, déployant ses pouvoirs pour assurer la prise en charge des cas suspects ou non graves de Covid-19, mais aussi des quelque 20 millions de patients chroniques.
De ces héros, peu en parlent, si ce n’est pour évoquer les « dommages collatéraux » de l’épidémie ou le renoncement aux soins. Et pourtant, ils sont nombreux à avoir adapté l’accueil au sein de leur cabinet et adopté la téléconsultation (voir p. 16), transformé leur structure en centre Covid, animé des plateformes téléphoniques collaboratives et des cellules d’écoute, et pris le temps pour rassurer et prendre des nouvelles... Durant cette crise, les professionnels de ville ont été parfois oubliés. Manque de matériel de protection, chute des revenus, absence de prime gouvernementale… Le premier recours a souvent été le dernier servi, et son travail pas suffisamment reconnu. Dommage car il était bien présent, tous les jours, dans l’ombre, à protéger la ville. Un peu comme un superhéros masqué.
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