“Quand on a réussi à passer la première année, on n’a pas envie d’abandonner notre projet de devenir médecin et de faire autre chose”, lâche Nicolas*, étudiant à la faculté de médecine Hyacinthe-Bastaraud, située à Pointe-à-Pitre. A 21 ans, le jeune homme fait “malheureusement” partie de la promotion d’environ 200 étudiants de troisième année de l’université des Antilles qui va inaugurer le tout nouvel externat qui s’ouvrira en Guadeloupe, en septembre 2023.
Sur le papier, le projet est séduisant. Promise par Emmanuel Macron dans le cadre du plan “Ma Santé 2022”, la faculté de plein exercice aux Antilles et en Guyane doit permettre de contribuer à “améliorer la démographie médicale dans ces territoires en apportant un cycle de formation complet et donc un levier d’attractivité”, vantaient les ministres Sébastien Lecornu, (Outre-mer) Olivier Veran, (Santé) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) dans un communiqué d’annonce en mars 2022. Ce projet consiste donc à démarrer un deuxième cycle réparti sur les trois sites des Antilles-Guyane, centralisé en Guadeloupe, pour une première promotion accédant à l’internat à l’automne 2026.
Les Antilles et la Guyane ne proposent aujourd’hui en effet qu’un premier et un troisième cycle aux carabins. Concrètement, ces derniers peuvent réaliser la première année commune aux études de santé depuis n'importe quel territoire des Antilles/Guyane et doivent ensuite rejoindre le pôle universitaire de Guadeloupe pour suivre la deuxième et la troisième année. Ne pouvant continuer la suite à Pointe-à-Pitre, les étudiants bénéficient ensuite d’une convention avec 29 des 33 facultés métropolitaines. L’année dernière encore, 167 étudiants ont formulé des vœux d’affectation et ont été répartis dans les facultés selon leur rang de classement à la Pass. Mais la création de l’externat régional a mis fin à cette possibilité pour les promotions 2020 et 2021, les contraignant à rester sur place.
“On est resté un an sans nouvelles”
“Ça se faisait comme ça depuis toujours”, enrage Nicolas, qui s’est engagé en Pass en 2020, l’année de la mise en place de la controversée réforme du premier cycle des études de médecine (R1C). “Il n’était pas du tout question à ce moment de faire notre externat en Guadeloupe. Ce n’était même pas mentionné sur Parcoursup**.” L’étudiant, tout comme ses 200 camarades de promotion et les 200 autres de deuxième année, n’avait donc tout bonnement “pas signé pour ça”.
L’annonce leur a été faite “en plein milieu de la deuxième année, en mars 2022”, se souvient Pierre*, 20 ans, également en troisième année. “On a commencé à avoir des rumeurs, et on nous a appris ça au détour d’une réunion.” “Ce n’était pas officiel, mais plus quelque chose lancé à voix haute dans un amphi. On n’a pas eu de communiqué de la part de l’université pour nous dire textuellement que la création d’un externat localement impliquerait la fin de la possibilité de partir en métropole”, renchérit Nicolas. “C’était logique, pour eux.”
Car c’est bien le fait de se retrouver “coincés” aux Antilles et en Guyane qui pose problème aux étudiants, alors que beaucoup avaient déjà prévu leur départ ou retour en métropole pour la fin de l’été. D’autant que nombreux sont encore dans le flou et ne savent pas comment va se dérouler le deuxième cycle ni avec quels moyens. “Suite à cette ‘annonce’, on est restés un an sans nouvelle”, grince Pierre.
Seul 1 étudiant en médecine sur 3 issus des Antilles-Guyane y revient
Pour lancer l’externat, les ministères de tutelle se sont basés sur un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), rendu en décembre 2021, qui abonde largement en la nécessité de créer un deuxième cycle local. Dans ce document d’une centaine de pages qu’Egora a pu consulter, les deux inspecteurs soulignent que les étudiants de ces territoires sont plus susceptibles de redoubler en métropole parce qu’ils “pâtissent de l’insuffisante coordination des enseignements entre facultés, car chacune choisit les matières anticipées dès la fin du premier cycle, imposant une charge de rattrapage ou validation”. Ce “parcours complexe” qu’ils doivent suivre, “avec ses ruptures familiales et géographiques” réduit aussi, selon eux, “les chances de réussite et de classement à l’internat”. Enfin, d’après leurs données, seul 1 étudiant sur 3 revient effectuer son internat sur place. “Inversement, les internes issus des facultés de métropole, de loin les plus nombreux, ne s'installent que rarement aux Antilles et en Guyane. Une telle situation est donc défavorable pour la démographie médicale de ces trois territoires, qui se situent, en 2021, parmi les anciennes régions administratives les plus défavorisées”, indique le rapport.
Si l’Igas et l’IGESR pointent également du doigt le coût financier d’un tel voyage pour les carabins [500 euros pour relier Pointe-à-Pitre et Paris en moyenne, NDLR], la faiblesse des moyens sur place, le peu de terrains de stages dans certaines spécialités, l’effectif insuffisant des chefs de cliniques, des professeurs d’université-praticiens hospitaliers (PU-PH) et des maîtres de conférence (MCU-PH) ou encore la discontinuité territoriale, elles saluent néanmoins les avancées permises par l'autonomisation de l’Université des Antilles en 2015, qui a notamment permis à l’offre de stage de se développer “même si les enseignements de troisième cycle pour les spécialités hors médecine générale ont encore en partie besoin de l’appui des facultés de médecine de métropole”.
Aujourd’hui, selon les deux instances, le corps enseignant est constitué de 38 PU-PH, 7 MCU-PH, 17 chefs de cliniques, 1 praticien hospitalier de médecine générale et un assistant, 5 praticiens universitaires de spécialité et les chiffres sont en augmentation de 1 à 3 postes par an, promettent-elles, alors que la couverture médicale aux Antilles est l’une des plus faible de France avec environ 112 généralistes et 117 autres spécialistes pour 100.000 habitants. Elles mettent enfin en avant les conditions d’accueil en stage qui vont “encore s’améliorer”, évoquant par exemple la construction “d’infrastructures modernes” comme un nouveau plateau technique en Martinique et la construction d’un nouveau CHU en Guadeloupe. “La mise en place de la faculté de plein exercice permettra certes de retenir nos étudiants mais aussi de permettre à tous les étudiants quel que soit leur niveau social d’avoir un accès à la médecine. [...] Si la faculté remplit ses missions, nécessairement on assistera à une amélioration de la démographie médicale. Cette faculté dans le bassin caribéen représente un atout majeur pour le développement de nos territoires par l’apport d’une médecine à la française, de ses médecins et de ses plateaux techniques”, conclut le rapport.
Désorganisation
Sur le papier donc, il y a pléthore d’arguments pour initier, au plus vite, un deuxième cycle à Pointe-à-Pitre avec l’ouverture de terrains de stage à cheval sur les trois sites. Mais dans les faits… les étudiants et leurs parents, réunis en un collectif “Droit au choix externat - Guyane Antilles”, contestent les grandes lignes de ce rapport, à commencer par les moyens matériels. Reconnaissant que la Martinique est le territoire le plus avancé, ils s’inquiètent essentiellement de la Guadeloupe. “Il s’agit d’un très vieil hôpital, qui n’est absolument pas aux normes pour l’instant. Le Gouvernement espérait la livraison du nouveau CHU en 2023 et ça portait sûrement le projet du deuxième cycle. Mais la livraison a été repoussée à la fin de l’année 2024 selon les voies officielles. Officieusement, c’est plutôt 2025”, tempête une parent d’élève, membre du collectif. “On a une ZAD*** qui s’est montée sur le parking visiteurs du CHU par du personnel antivax suspendu. Il y a des affrontements réguliers avec les forces de l’ordre et début février, ils ont mis feu à l'établissement. Des personnels soignants ont été agressés, l’ex-directeur du CHU a même été exfiltré car sa vie était en danger”, poursuit-elle. Ce n’est pas mieux sur le plan universitaire : “Un cours magistral chez nous, c’est une salle de 30 places et des chaises de camping pour s’installer en plus”, ironise Clément*, 26 ans, en troisième année.
“On a déjà plein de problèmes de logistique. Par exemple, la faculté nous demande de valider nos stages mais le nombre de terrains de stage ne correspond pas au nombre d'étudiants de P2/D1. A chaque session, il y en a qui se retrouvent sur le carreau, poursuit Nicolas. Si c’est déjà si compliqué pour le premier cycle, comment peut-on se dire que ça va bien se passer pour le deuxième ?” Récemment encore, la procédure d'attribution des différents terrains de stage a été problématique. Alors que c’est l’association étudiante qui gérait jusque-là, l'université a souhaité reprendre la main et a choisi d’organiser de longues visioconférences chaotiques selon les carabins, de plusieurs heures, au cours desquelles les stages ont été attribués par ordre alphabétique et où il fallait présenter sa carte d’identité à la caméra pour valider son affectation “On sent bien qu’il manque du matériel, qu’il y a des problèmes de désorganisation”, s’inquiète Pierre.
La crainte de tomber en bas du classement
Autant de problèmes structurels à résoudre d’ici six mois… tout en préparant la réforme du deuxième cycle des études de médecine (R2C), qui donne déjà du fil à retordre aux facultés métropolitaines. “Quand on voit les difficultés auxquelles elles sont confrontées sur l’organisation des Ecos et des EDN, on a beaucoup du mal à concevoir que celle des Antilles puisse proposer un modèle qui fonctionne. C’est très inquiétant comme situation”, juge Nicolas.
Car en ligne de mire, les étudiants des Antilles et de Guyane ont le concours national de l’internat. Tous craignent que la mise en place d’un projet aussi important à marche forcée se fasse à leur détriment. “Je veux devenir anesthésiste-réanimateur. Cela implique un bon classement aux EDN et aux Ecos et je vais devoir travailler très dur… Mais je ne suis pas certain d’avoir les mêmes chances que les étudiants de métropole”, insiste Nicolas. “Ce concours va décider d’une spé qu’on aura toute notre vie”, abonde Pierre. “L’effet nouveauté, la R2C, le manque d’infrastructures, le personnel en sous-effectif car beaucoup sont partis à cause du climat social tendu pendant le Covid… On manque de pas mal de choses. Si les médecins ont déjà du mal à exercer leur métier, est-ce qu'ils pourront prendre en charge des étudiants ?”, interroge Clément.
A ces questions, les étudiants trouvent difficilement des réponses. En cause : un dialogue quasi-rompu entre le collectif et la doyenne de la faculté, la Pre Suzy Duflo. Immédiatement après ses annonces en mars 2022, le collectif l’a sollicitée et demandé de lui faire parvenir le rapport de l’Igas sur lequel elle s’appuyait. Une demande restée sans réponse. Le mois suivant, le collectif a envoyé un courrier aux trois ministères de tutelle pour faire part “de ses vives inquiétudes”, auquel seul le ministre des Outre-mer a répondu. “Il nous a dit qu’il entendait notre surprise mais que le projet devait pallier les déserts médicaux”, résume une autre parent d’élève. “Sauf qu’à ce moment ils nous ont dit, ‘rassurez-vous, les étudiants qui veulent partir en métropole pourront partir’.”
"Rétention d’information”
Le collectif a donc envoyé un second courrier au ministère des Outre-mer pour connaître les modalités relatives à ces départs, notamment s’il s’agirait de demandes de transferts individuels ou dans le cadre de la convention qui existe déjà. Sans réponse, encore…. “On a refait un courrier en septembre à la doyenne pour solliciter une réunion. Elle nous a ignorés. On a donc contacté des avocats”, poursuit la parent d’élève. “Nous avons également écrit à la doyenne à deux reprises, en notre qualité d’avocats qui représentent le collectif. Le dernier courrier remonte au mois de janvier et nous n’avons eu aucun retour, étaye l’un de leurs conseils. La particularité c’est qu'on a également déposé une requête qui porte justement sur la possibilité de transfert des étudiants en métropole à titre principal. On a demandé au tribunal une médiation avec l’université, ce qu’il a accepté. Nous y avons répondu favorablement au nom du collectif le 17 janvier, mais l’université n’a fait aucun retour.”
Après un an d’attente, la doyenne a finalement dévoilé la maquette de l’externat le 7 février. “C’est de la rétention d’information ! Rendez-vous compte, l’année se termine dans 5 mois”, tempête un parent. Ce qui les inquiète tout particulièrement, ce sont les conditions imposées par la faculté pour les transferts des étudiants des Antilles/Guyane qui le souhaitent vers la métropole. Dans ce document qu’Egora s’est procuré, il est précisé que “les demandes de transfert hors l’université des Antilles seront soumises à l’avis de Madame le Doyen après accord écrit du Doyen de la Faculté d’accueil. L’intégralité de ces demandes seront soumises à l’examen de la commission pédagogique présidée par le Doyen de l’UFR.” Comprendre : c’est aux étudiants de se débrouiller pour solliciter les facultés qu’ils souhaitent individuellement et doivent d’abord obtenir leur accord pour postuler à un départ, qui devra ensuite être validé par la Pre Duflo.
Clément s’y est essayé. “J’ai d’abord contacté Montpellier qui m’a répondu que ce n’était pas du tout réglementaire. Selon eux, il faut en premier lieu avoir l’aval de la faculté de rattachement et eux l’étudieront ensuite en commission. J’ai aussi sollicité celle de Tours et elle n’était même pas au courant que la convention était désormais caduque !” Contacté, le président de la Conférence nationale des doyens des facultés de médecine par intérim, le Pr Benoit Veber, appuie la position de Montpellier. “Ce qui a été discuté au niveau de la Conférence des doyens c'est qu'à partir du moment où le deuxième cycle serait ouvert, on accepterait plus les étudiants de première intention sur leur simple demande. Il faut faire valider par la Pre Duflo la nécessité d’accueillir ces étudiants, sinon ils vont tous partir et cet externat n’aura plus de sens”, nous explique le Pr Benoît Veber, qui n’était pas au courant que la décision d’ouvrir ce nouveau cycle d’études avait été prise pour la rentrée prochaine. “Je ne sais pas ce qui a prévalu pour le choix de la date et qui a pris la décision d’ouvrir en septembre 2023 et non en 2024… si c'est la décision officielle, il faut bien un top départ même si j’entends que la date ne convient pas à tout le monde”, s’avance-t-il, renvoyant la balle à sa consœur.
Le Pr Veber tient toutefois à rassurer les étudiants. “Je comprends leurs inquiétudes : il faut tout faire pour leur assurer une bonne formation. Il y a quand même des gros atouts à avoir un enseignement sur place, ils ont une structure de santé qui existe qui est loin d’être mauvaise. Ils vont avoir un CHU neuf ce qui est un atout considérable.” Car pour le doyen de la faculté de Rouen, “à partir du moment où l’Etat se donne les moyens d'avoir une formation complète, il y a une vraie logique à ce que les étudiants restent pour ce deuxième cycle sur leurs territoires”. Il refuse de parler d’inégalité des chances. “C’est comme dire qu’être formé à Rouen c’est une perte de chance par rapport à Marseille”, estime-t-il. Interrogé sur la possibilité d’assouplissements, le Doyen des doyens par intérim évoque simplement le cas des stages. “La question est : combien de stages vont être agréés, est-ce que l'entièreté des disciplines sera couverte ou est-ce qu’il faudrait imaginer une situation hybride au départ permettant de profiter des stages formateurs sur place et de continuer à aller en métropole là où il y a des trous dans la raquette”.
50% des étudiants souhaitent partir
Des arguments que les étudiants ne partagent… qu’à moitié. En réalité, tous reconnaissent que la création d’un externat sur place est une bonne idée. “Je peux comprendre que l’éloignement, le changement soit une étape difficile pour certains, explique Pierre. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.” “A propos du déracinement mis en avant par l’Igas, on a toujours fait comme ça et ça se passe en général assez bien. Il n’y a pas plus de suicides d’étudiants antillais que français”, grince une parent d’élève, qui balaie aussi l’argument financier. “Si vous êtes Martiniquais par exemple, vous êtes obligé de venir en Guadeloupe pour faire votre deuxième et troisième année. Et puis, les stages sont répartis sur tous les territoires, imaginez si vous devez aller à Saint-Martin, la fois suivante en Martinique, celle d’après en Guadeloupe ? C’est l’avion à chaque fois. Et puis, il faut une voiture car il n’y a pas de transports en commun suffisants, un hébergement.” A l’heure actuelle, une indemnité majorée est prévue pour les externes des Antilles afin de prendre en compte la spécificité territoriale et le coût de la vie, mais son montant n’a pas été révélé.
En l’état, mal informés et échaudés par une année “crash test” de la réforme de la Paces, 51% des étudiants concernés interrogés par l’association carabine locale ont indiqué préferer effectuer leur deuxième cycle en métropole. “Je suis né en Guadeloupe, j’y ai grandi, j’ai commencé mes études là-bas. A un moment je me suis dit que j’avais besoin d’aller voir autre chose, d’élargir mon regard sur ce monde. On est sur un territoire insulaire, c’est un microcosme. Dans une profession profondément humaine comme la médecine, c’est nécessaire d’avoir des échanges avec d'autres personnes et connaître d’autres modes de fonctionnement”, explique par exemple Nicolas. De son côté, Clément comptait sur sa famille, en métropole, pour l’aider financièrement pendant l’externat. S’il était obligé de rester sur place définitivement, cela serait “très compliqué”. “Je veux sortir de ma zone de confort”, confie de son côté Pierre, qui rêve de devenir ophtalmologue ou chirurgien.
Une décision “politique”
La grande question qui taraude parents et étudiants, c’est de comprendre l’empressement à mettre en place un cycle d’étude mal ficelé “Ça n'engage que moi, mais je pense qu’on est dans un projet politique de plus grande envergure. On parle beaucoup d’un changement de statut des Outre-mer, d’une forme d’autonomie. Cette autonomie doit être accompagnée par la mise en place de différents projets. Effectivement, avoir des externes localement, ça permet d’avoir de la main d'œuvre et de consolider ce système de santé qui ne fonctionne à peu près bien qu’avec le soutien de la métropole”, avance un parent. “J’ai le sentiment que le Gouvernement veut créer des médecins antillais d’une part, et des médecins français de l’autre. Je trouve que c’est profondément injuste.” “Nos enfants ont déjà vécu le crash test de la Pass/LAS et maintenant on leur dit ‘allez, on recommence, ce n’était pas assez. Vous allez être les cobayes de cette fac de plein exercice’. Non, on ne veut pas”, martèle un autre. Leur avocat, lui, juge qu’il y a une “accélération” de la part de la faculté à communiquer autour de ce projet depuis plusieurs semaines.
De leur côté, les carabins craignent que la précipitation dont font preuve les ministères de tutelle et la doyenne soit finalement contre-productive. “Qu’est-ce que ça coûte d’attendre un an ou deux que le CHU soit livré ? Nous serons amenés à faire office de petits soldats. Personnellement, je me sens trahi par mon institution”, soupire Nicolas. “Moi, je me suis senti piégé”, témoigne aussi Pierre. “Mon objectif était de me former le mieux possible pour éventuellement revenir. De base, j'envisage de faire mon internat en Martinique où je suis né. Mais, s’ils veulent nous forcer à rester, je partirai pour l’internat.”
Sollicitée, la Pre Duflo n’a pas donné suite à notre demande d'interview.
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