L'internat nouvelle formule a instauré la possibilité pour les étudiants d'opter pour une formation spécialisée transversale (FST, partagée entre plusieurs DES) ou une option (propre à un DES). Ces options/FST sont un enjeu majeur pour les futurs praticiens qui désirent se surspécialiser. Or, le nombre de places dans ces formations, rendu public à la fin du mois de juin, avait suscité la fureur des syndicats étudiants, qui pointaient des incohérences ou des effectifs beaucoup trop réduits. Le ministère vient de rectifier le tir en publiant un nouveau décret le 14 juillet dernier, qui annule et remplace celui du 26 juin. Il augmente notablement le nombre de postes offerts pour l'année 2019-2020 : de 1816 à 2114, pour l'ensemble des 24 FST et 14 options (voir tableau en fin d'article). Toutes les options voient leurs effectifs augmenter, parfois dans des proportions importantes. C'est notamment le cas de la cancérologie, FST à gros enjeu pour les spécialités d'organe, qui passe de 96 à 150 postes. Les effectifs en Île-de-France ont notamment doublé, de 10 à 20 places. La psychiatrie est aussi la grande bénéficiaire, qui voit l'option de pédopsychiatrie passer de 117 à 144 postes, et la gérontopsychiatrie de 40 à 56 postes. Des effectifs plus en accord avec le coup de pouce annoncé par Agnès Buzyn pour ce secteur sinistré. Les universités à la peine "Nos demandes ont quasiment toutes été satisfaites", se réjouit Antoine Reydellet, président de l'Isni. La plupart des options/FST jugées injustement défavorisées ont vu leur effectif augmenter, comme la médecine du sport (de 47 à 59) ou la douleur (de 68 à 95). Certaines incohérences ont également été rectifiées, comme le fait que Poitiers, pourtant centre de référence sur le sommeil, ne se voyait accorder aucune place dans la FST correspondante. Même musique du côté de l'Isnar-IMG, où on se dit satisfait sur le fond. Mais pourquoi un tel délai ? "Il y a eu d’énormes retards sur les remontées des chiffres de subdivision [de la part des universités, NDLR], et en plus le projet de loi de santé mobilisait certains acteurs du ministère", indique Antoine Reydellet. "Il y a eu une réunion de lancement en janvier mais c'était déjà trop tard, et les remontées de terrain ont été très fastidieuses", confirme Lucie Garcin, présidente de l'Isnar-IMG. D'où la nécessité d'un rattrapage précipité, une fois connues les réelles capacités de formation… Des internes de MG pénalisés Reste que les internes souhaitant choisir une option/FST cette année se sont retrouvés dans une situation compliquée, déplore Lucie Garcin. "On a eu des remontées d’internes découragés, qui nous ont dit qu’ils allaient candidater l’année prochaine", indique-t-elle. Au risque d'être pénalisés En effet, les étudiants postulent à l'option/FST de leur choix en fin de 1re année d'internat, et disposent de deux ans pour ce faire. En médecine générale, où la maquette est plus courte, ne pas postuler cette année revient pour les internes concernés à renoncer à cette seconde chance, et réduit leurs chances d'obtenir la formation de leur choix. Se pose aussi un risque de "sur-candidatures" l'année prochaine, prévient la présidente de l'Isnar. Initialement prévue au 30 juin, la date de clôture des candidatures a été repoussée au 10 juillet. Avec la publication du nouveau décret le 14 juillet, "ce n'est même plus du retard, c'est hors délai", note Lucie Garcin, acide. Dans les faits, le ministère a donné instruction aux universités de faire preuve de souplesse et toutes les facultés n'ont pas lancé leurs commissions de recrutement. Il est donc conseillé aux étudiants concernés de contacter au plus vite leur administration. Et de croiser les doigts. Consulter la liste des postes ouverts par faculté
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