L’université de Tours aurait-elle “protégé” l’un de ses étudiants en quatrième année de médecine, accusé de viol et d’agressions sexuelles par cinq jeunes femmes ? Franceinfo révèle que l’université n’aurait pas engagé de procédure disciplinaire à l’encontre du carabin, malgré les différents dépôts de plainte et témoignages. Deux semaines après que l’affaire a éclaté, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur ont chargé l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche d’enquêter. En 2020, une jeune femme, elle aussi étudiante en médecine, témoigne de son agression auprès de la commission d’écoute de la faculté et indique qu’elle va porter plainte. Quatre autres lui emboîtent le pas, pour des faits qui se sont déroulés de 2013 à 2020, lors de soirées notamment. Trois jeunes femmes sont inscrites en médecine, la quatrième a connu le suspect au lycée et la cinquième l’a rencontré lors d’une fête.
La radio révèle que les agressions se sont principalement déroulées alors qu’elles étaient endormies. “Selon l’une d’entre elles, Benoît a tenté de la pénétrer pendant son sommeil, une autre raconte avoir été réveillée par ses mains sur sa poitrine et dans sa culotte”, relate l’enquête. Des faits graves… qui n’ont donné lieu à aucune réaction de la part de l’administration de l'université. L’étudiante a pourtant tenté de les alerter, le suspect étant notamment en stage en gynécologie à cette époque. Les parents de l’étudiant, des médecins “connus et réputés" Les responsables de l’université et de la faculté de médecine sont alors prévenus. Comme le précise Franceinfo, seul le président de l’université a le pouvoir de saisir une commission disciplinaire, suspendre ou renvoyer l’étudiant. Mais à l’époque, ce dernier préfère temporiser pour “attendre d’en savoir plus”. Du côté de la faculté de médecine, le doyen organise, lui, une réunion entre la direction et l’hôpital. Dans son enquête, la radio a découvert que le dossier a été qualifié de “délicat”, compte tenu du fait que les parents de l’étudiant sont des “médecins reconnus et réputés”. Ils étaient également des connaissances du doyen lors de ses années de médecine. Il décide ensuite de recevoir l’étudiant mis en cause et sa famille. Le Pr Patrice Diot affirme à Franceinfo qu’il a “dès ce moment-là, interdit à l’étudiant toute présence sur le campus ainsi que sur son lieu de stage”, bien que cette décision ne relève en rien d’une procédure officielle. Des étudiants, affirment, eux, que l’étudiant a pourtant été aperçu sur le campus après avoir été interdit de présence. Fin septembre, il est placé en détention provisoire mais est remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire deux mois plus tard. Il est autorisé à poursuivre sa scolarité. Aucune procédure disciplinaire n’a, entre-temps, été engagée par l’université. “Pourtant, sur le site du ministère de l’Éducation supérieure et de la recherche, il est spécifié que ‘l’atteinte à l’ordre et au bon fonctionnement de l’établissement permet de sanctionner des faits de toute nature commis à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement dès lors qu’il existe un lien avec l’établissement’”, précise la radio.
Un transfert facilité à la faculté de Limoges? Si l’étudiant n’a pas été sanctionné, c’est parce qu’au moment du changement de présidence de l’université, en novembre 2020, le nouveau responsable de Tours assure ne pas avoir été mis au courant. D’autres sources assurent que le dossier lui avait été bien remis… Quoi qu’il en soit, le carabin a pu s’inscrire et poursuivre ses études à Limoges. Un collectif féministe accuse d’ailleurs le doyen d’avoir “facilité son transfert” grâce à une lettre de recommandation, ce qu’il dément fortement. Son inscription a été acceptée à Limoges, car aucune sanction disciplinaire n’apparaissait dans son dossier, selon la présidente de l’université. [avec Franceinfo]
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M A G
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