384 442 nouveaux cas de cancers diagnostiqués en 2015

19/06/2017 Par Marielle Ammouche
Cancérologie

Le rapport annuel "Les cancers en France", qui vient d’être publié par l’INCa dresse un tableau complet des cancers en France. Il est présenté, pour la première fois cette année, sous la forme d’un outil interactif facilitant la recherche d’information et la navigation.

L’Institut national du cancer (INCa) vient de rendre public la dernière édition de son rapport annuel sur "Les cancers en France", qui dresse un état des lieux actualisé des connaissances dans ce domaine, autour de 5 thèmes : de l’épidémiologie, la prévention, le dépistage, les soins, la vie pendant et après le cancer, et la recherche. Cette édition 2016 se présente dorénavant sous la forme d’un panorama entièrement interactif. Elle fournit un service complet d’informations "afin d’éclairer chacun sur la situation des cancers, et de faciliter pour les décideurs le suivi de la politique française de lutte contre les cancers" souligne l’INCa. Et chaque thématique est dotée d’un récapitulatif des principaux faits marquants et d’un résumé des données essentielles. Il en ressort qu’en 2015, 384 442 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués (210 882 hommes et 173 560 femmes). Le cancer du sein reste prédominant chez la femme (54 062 nouveaux cas estimés), devant le cancer colorectal (19 531 cas) et le cancer du poumon (14 821 cas). Le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent (53 912 cas estimé en 2011) chez les hommes devant le cancer du poumon (30 401 cas en 2015) et le cancer colorectal (23 535 cas). Chez l’homme, l’incidence "tous cancers" a augmenté régulièrement entre 1980 et 2005 puis a diminué jusqu’en 2010 et tend à se stabiliser depuis. Chez la femme, l’incidence augmente depuis 1980 mais un ralentissement de cette augmentation est observé depuis 2005. Concernant la mortalité, le nombre de décès par cancer en 2015 est estimé à 149 456 décès (84 041 hommes et 65 415 femmes). Sur la période 2005‑2010, la survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge varie de 9 % (pancréas) à 93 % (prostate) chez l’homme et de 10 % (pancréas) à 97 % (thyroïde) chez la femme. Le nouveau rapport comporte aussi, pour la première fois, des données sur la survie après certains cancers, quinze ans après le diagnostic. Elle montre que la survie du cancer du poumon reste mauvaise. La survie nette (due au seul cancer ou à ses complications) au bout de 15 ans en France métropolitaine du cancer du poumon varie entre 14% et 5% en fonction de l'âge chez les moins de 75 ans diagnostiqués entre 1989 et 1998.  Pour le cancer du sein, cette survie 15 ans après le diagnostic varie de 65% dans la tranche d'âge 65-74 ans à 76% pour les 45-54 ans. Pour le mélanome, elle varie de 71% à 84% toujours en fonction de la tranche d'âge. Globalement, la mortalité masculine et féminine par cancer a régulièrement diminué depuis 1980, avec une diminution qui s’est accélérée à partir des années 1990 chez l’homme : -2,9% par an en moyenne entre 2005 et 2012 chez ces derniers, contre -1,4% chez les femmes.   L’impact majeur des facteurs de risque Par ailleurs, le rapport souligne que 40% des cancers pourraient être évités grâce à des changements de comportement et de modes de vie. 20 à 25% seraient attribuables à des facteurs nutritionnels (excès d’alcool, de viande et de charcuteries, faible consommation de fruits, légumes et fibres, surpoids, obésité) et le manque d'activité physique. La consommation d'alcool est la 2e cause de mortalité évitable par cancer en France après le tabac. On leur attribue respectivement chaque année 15 000 et 45 000 décès annuels par cancer. Le tabac est ainsi impliqué dans le développement de 17 localisations de cancers. Parmi les 35‑69 ans, il est responsable de 58 % des décès par cancer chez l’homme et 20 % chez la femme. Parmi les Français âgés de 15 à 75 ans, 34,6 % se déclarent fumeurs actuels en 2015. Le gain d’espérance de vie chez un fumeur s’arrêtant à 60 ans est de 3 ans. Ce gain atteint 6 ans si l’arrêt a lieu à l’âge de 50 ans, 9 ans à 40 ans et serait proche de celui des non-fumeurs avant 35 ans. Et entre 5 à 10% des cancers seraient liés à des facteurs environnementaux (agents chimiques, physiques ou biologiques présents dans l'atmosphère, les sols, l'eau etc.

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