Le risque reste cependant bien inférieur à celui de la population générale.
"Cinq-cent quatre-vingt-six transplantations de rein ont eu lieu en 2016 à partir de donneurs vivants. Ce qui correspond à une augmentation de plus de 42 % en 4 ans", a indiqué le Dr François Kleinclauss, urologue au CHU de Besançon. Ces transplantations donnent un taux de survie du greffon bien supérieur à celui des greffons à partir de donneurs décédés. On rassurait jusqu’ici les donneurs en leur disant que leur taux de survie est bien meilleur que celui de la population générale, ainsi que plusieurs études l’ont montré. Ce qui est tout à fait vrai, chez ces sujets sélectionnés pour leur bonne santé générale. Néanmoins, lorsqu’on compare ces donneurs à des sujets éligibles pour le don de rein mais n’ayant pas donné cet organe, on observe comme cela a été fait dans deux essais récents une multiplication par 10 au long cours du risque d’insuffisance rénale, lequel demeure cependant 10 fois plus faible qu’au sein de la population générale (incidence cumulée d’insuffisance rénale chronique à 15 ans de 30,8/10000 chez les donneurs de rein contre 3,9/10000 pour la population éligible au don de rein mais non donneuse, et contre 326/10000 au sein de la population générale dans l’étude de A.D. Muzzale de 2014, qui a pris en compte 96217 donneurs de rein américains et 20024 témoins de la cohorte Nhanes III (1)). "Tous les donneurs doivent être informés de ce risque, même s’il est minime", a insisté le Dr Kleinclauss. Il est recommandé d’analyser plus complètement la fonction rénale des donneurs avant l’intervention, de rechercher plus attentivement un diabète ou une hypertension artérielle (contre-indications au don). Certaines équipes utilisent aussi des calculateurs comme l’Esrd Risk Tool, qui a été validé dans une cohorte de 51000 donneurs vivants, pour prédire le risque d’insuffisance rénale à partir de paramètres comme la fonction rénale, l’âge, le sexe, l’index de masse corporelle, le tabagisme...
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