Covid-19 : les patients obèses exclus de la liste des salariés vulnérables
Jusqu’à présent, la liste des pathologies ouvrant la possibilité de bénéficier d’une activité partielle en raison d’un risque élevé de développer une forme grave de Covid était précisée par le décret du 25 avril dernier, complété par un autre du 5 mai. Les sujets présentant une obésité avec un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30, y figuraient, au coté des autres personnes dites « vulnérables », comme les personnes ayant des antécédents cardiovasculaires (HTA compliquée, chirurgie cardiaque), un diabète non équilibré, une pathologie chronique respiratoire, une immunodépression, … Cependant, depuis le 1er septembre, cette liste a été réduite selon le décret publié au Journal officiel le 30 août dernier. Et l’obésité n’en fait plus partie. « Une hérésie », selon la Ligue conter l’obésité qui, dans un communiqué daté du 4 septembre, fait part de son incompréhension. « La nouvelle liste des personnes considérées comme vulnérables dans le cadre du déconfinement méprise complètement les personnes atteintes d’obésité. Au point que son annonce inattendue et précipitée - qui abroge de fait le décret du 5 mai 2020 - a laissé l’ensemble des acteurs œuvrant pour la lutte contre l’obésité, associations de patients et patients en situation d’obésité dans l’expectative, pour ne pas dire dans l’incompréhension totale ». Pour l’association, cette décision va à l’encontre des nombreuses études réalisées sur le sujet qui mettent en évidence l’obésité comme facteur de vulnérabilité de l’infection à Sars-CoV-2, et des prises de position des diverses institutions de santé internationales et françaises, au premier rang desquelles le Haut conseil de santé publique (HCSP).
"La triple peine" Du fait de ces informations, les personnes obèses ont adapté leur mode de vie et pris un maximum de précautions pour limiter le risque de contamination. Mais cela s’est fait un prix d’une angoisse quotidienne, qui perdure encore actuellement. « La réalité de ces inquiétantes informations, confirmées par de multiples études internationales, laisse des traces encore visibles aujourd’hui. Dans un climat toujours anxiogène, les personnes atteintes d’obésité redoutent plus que jamais de contracter le coronavirus. Alors que l’état d’urgence sanitaire a « officiellement » pris fin le 10 juillet 2020, le Covid-19 reste d’actualité dans le quotidien de chacun avec son lot d’angoisse et de dégradation de la qualité de vie (précarisation, baisse des revenus, etc.) » souligne ainsi l’association. Les personnes souffrant d’obésité, se sentent « flouées » avec l’apparition de ce décret. Et ce d’autant qu’aucune mesure de sécurité n’est imposée aux employeurs vis-à-vis de ces personnes obèses qui vont reprendre leur activité professionnelle, et alors que l’épidémie repart à la hausse. La Ligue contre l’obésité considère cette décision comme « inconcevable et dangereuse pour les personnes atteintes d’obésité et leurs proches ». Elle tient à dénoncer les difficultés et les injustices que les malades de l’obésité subissent : « Victimes parce que plus vulnérables face à la Covid-19, victimes parce que peu considérées par les autorités sanitaires, victimes parce privées de la protection sanitaire que leur permettait l’accès à l’activité partielle. Pour les personnes souffrant d’obésité, c’est la triple peine ».
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