Une vaste étude de l’Assurance maladie montre que les mesures de prévention du risque tératogène lié à la prescription d’acitrétine, sont insuffisamment mises en pratique.
Il existe encore trop de grossesses sous acitrétine (Soriatane), un rétinoïde prescrit en particulier dans les formes sévères de psoriasis et qui est associé pourtant à un fort risque tératogène (25%). C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’Assurance maladie (Cnamts), qui visait à évaluer l’impact des mesures de réduction des risques prises en 2014 vis-à-vis de ce traitement. Une première étude dont les résultats ont été publiés en 2014, avaient en effet mis en évidence qu’entre 2007 et 2014, un respect très insuffisant de la réalisation des tests de grossesses avant la première prescription de Soriatane, et la survenue de 470 grossesses chez des femmes ayant initié ce traitement. A la suite de cette étude, l’instauration du traitement a été limité aux seuls dermatologues, ainsi qu’au moins une prescription annuelle. Des documents de réduction des risques (guides médecin, fiches patiente et patient) ont aussi été élaborés. L’étude de la Cnamts dont les résultats viennent d’être rendus public par l’Ansm, a inclus 10 402 femmes âgées de 15 à 49 ans, débutant un traitement par Soriatane entre janvier 2007 et décembre 2015, et est basée sur les données du Sniiram et du Pmsi. Les résultats montrent que le taux de réalisation d’un test de grossesse à l’initiation du traitement a largement augmenté passant de 14% en 2007 à 37% en 2015. Cependant, 20% des initiations de traitement par Soriatane ont encore été effectuées par un médecin généraliste en 2015, qui ont tendance à moins prescrire de test de grossesse que les dermatologues (12% contre 53%). Pendant la période d’étude, 694 grossesses ont été observées parmi lesquelles 109 commencées en 2014 ou 2015, soit après la mise en œuvre des nouvelles mesures. L’ANSM rappelle donc aux professionnels de santé "la nécessité du strict respect des conditions de prescription et délivrance de Soriatane" et par ailleurs souligne que "celui-ci doit être prescrit que quand le traitement est indispensable et sans alternative possible". En plus des mesures existantes, elle étend la nécessité de contraception jusqu’à 3 ans après l’arrêt d’un traitement par Soriatane, période initialement fixée à 2 ans. "Cette décision de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a été prise au regard du risque d’accumulation dans les graisses, et donc de relargage, d’un métabolite tératogène du Soriatane, dont la formation est favorisée par la prise d’alcool", explique l’Ansm.
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