L’électro-encéphalogramme pourrait constituer un outils intéressant en montrant un lien entre l’intensité de la douleur et l‘activité cérébrale observée, permettant ainsi d’améliorer sa prise en charge.
La douleur chez les enfants, et a fortiori chez les nouveau-nés, est difficile à appréhender et parfois insuffisament prise en charge, reconnaissent les spécialistes. Pendant longtemps, elle a même été totalement déniée. Si la réalité de la douleur du nouveau-né et du jeune enfant n’est aujourd’hui plus remise en question, son evaluation reste difficile. Or, plusieurs études ont montré les effets délétères de la douleur des gestes réalisés sans analgésie chez l’enfant. Ces effets incluent la peur anticipatoire des gestes due aux souvenirs négatifs, une sensibilisation aux douleurs futures, une diminution de l’efficacité des analgésiques. Tous les éléments sont alors réunis pour créer un traumatisme psychique et générer chez certains des comportements phobiques vis-à-vis des soins et des soignants, avec pour conséquence des retards et des difficultés pour accéder et recevoir des soins. Le premier obstacle à une bonne prise en charge de la douleur chez le nourrisson est la difficulté de son évaluation du fait de l’absence de langage. La présence de pleurs ou de grimaces (plissement du nez, du front, des yeux…) peuvent bien entendus être présents et attirer l’attention sur un possible état douloureux, mais ces signes ne sont pas spécifiques et pas toujours fiables. Ils peuvent en effet être en lien avec la faim, une peur… C’est pourquoi des chercheurs britanniques se sont penchés sur cette question. Ils se sont attachés à trouver un moyen non invasif d’évaluer une douleur chez un nourrisson. Ils ont émis l‘hypothèse que l’electro-encéphalogramme (EEG) pourrait constituer un outils intéressant dans ce domaine. Leurs travaux ont porté sur 72 enfants âgés de 35 à 43 semaines. Les chercheurs ont placé les enfants sous EEG, ce qui leur a permis de relever les pics d’activité cérébrale nociceptive. Des tests ont été réalisés dans différentes circonstances: lors de soins douloureux, par exemple lors de prélèvements sanguins au niveau du talon, ou encore lorsque l’enfant présentait des manifestations possiblement douloureuses comme des pleurs ou des grimaces. Les chercheurs ont alors pu mettre en évidence une corrélation entre l’intensité du pic cérébral enregistré sur l’EEG et la douleur lors de la piqure, ainsi qu’avec certaines expressions faciales. En outre, ils ont pu montrer que l’efficacité d’un gel anesthésique était visible à l’EEG. Cette thérapeutique réduisait fortement voire complètement le pic neuronal. L’EEG pourrait donc permettre d’avoir une estimation beaucoup plus précise de l’intensité de la douleur chez un nourrisson, ce qui constitue un atout important pour adapter la prise en charge et soulager au mieux le patient.
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