Pouvoir prédire l’évolution des patients dans le coma, et éventuellement la sortie de cet état, constitue un défi majeur pour la communauté scientifique qui n’a pour le moment pas encore été relevé.
Pour tenter d’évaluer l’état d’un patient dans le coma, on utilise actuellement des critères cliniques et biologiques tels que le score Ohca (out-of-hospital cardiac arrest), l’électroencéphalogramme (EEG), des marqueurs dérivés de séquences d’IRM conventionnelles, ou de spectroscopie par résonnance magnétique de protons ; mais avec des résultats pas complètement satisfaisants. Une équipe de chercheurs français -pilotée par le Pr Louis Puybasset, chef du service Anesthésie-Réanimation à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), et ses collaborateurs de l'Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université- a donc entrepris une vaste étude visant à évaluer un nouveau marqueur radiologique, basé sur l’analyse du mouvement des molécules d’eau dans la substance blanche cérébrale, par IRM en tenseur de diffusion, ou IRM dite "quantitative". Il s’agissait de mesurer l'anisotropie fractionnelle de la substance blanche du cerveau - WWM-FA (pour "Whole–brain white matter fractional anisotropy") comme marqueur pronostique de sortie ou non de l'état comateux. L’étude a été menée dans 14 centres en France, Italie et Belgique. Dans un premier temps, 185 patients dans le coma depuis plus de 7 jours suite à un arrêt cardiaque ont été inclus entre octobre 2006 et juin 2014, dont 150 avaient une IRM interprétable. Une IRM en tenseur de diffusion était pratiquée entre le 7ème et le 28ème jour post arrêt. L’état neurologique des patients a ensuite été évalué à 6 mois. Les résultats ont montré que 33 patients, soit 22 %, présentaient un état neurologique favorable. Les auteurs de l’étude ont alors pu établir par ce test une valeur seuil de pronostic défavorable. Et ils ont montré que la WWM-FA avait une valeur pronostique "très supérieure à celle de tous les critères cliniques standards ou dérivés des autres séquences d'IRM", précise l’AP-HP dans un communiqué. Pour confirmer ces résultats, les auteurs ont étudié les données de 50 patients inclus dans une cohorte entre avril 2015 et mars 2016. Ils ont montré que la valeur seuil de WWM-FA établie à partir de la première cohorte s’est avérée statistiquement prédictive d’un devenir neurologique défavorable.
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