Prévention du VIH : un espoir avec un nouveau type de vaccin
Une nouvelle étude apporte de l'espoir dans la prévention du VIH. Menée en France et en Suisse, elle montre des résultats positifs avec un nouveau vaccin.
La découverte d’un vaccin efficace pour prévenir une infection par le VIH reste un objectif pour cette pathologie. Cependant, jusqu’à présent les différentes voies étudiées dans ce domaine n’ont pas abouti, en raison de plusieurs facteurs : la diversité génétique du virus, sa capacité à échapper à la réponse immunitaire, et la constitution rapide de réservoirs viraux.
Un espoir est apporté par les premiers résultats d’une nouvelle étude qui montre des résultats positifs avec un nouveau type de vaccin. Celui-ci, dénommé CD40.HIVRI.Env, et développé par l’Inserm, l’ANRS MIE et le VRI, a l’originalité de faire intervenir les cellules présentatrices d’antigène (CPA), en particulier les cellules dendritiques, qui jouent un rôle important dans la réponse immunitaire.
Plus précisément, le vaccin CD40.HIVRI.Env, adjuvanté avec l’Hiltonol, comprend un anticorps monoclonal anti-CD40 (un récepteur à la surface des cellules dendritiques) couplé à un antigène d’enveloppe du VIH, ce qui permet d’amener directement l’antigène aux cellules dendritiques, dans l’optique de générer une réponse immunitaire forte.
Cette première étude chez l’homme, de phase I, contrôlée avec placebo, a été menée en France et en Suisse auprès de 72 volontaires sains. Le vaccin était administré soit seul (avec plusieurs dosages), soit avec le candidat-vaccin DNA-HIV-PT123 (fourni par la fondation EuroVacc), en 3 injections (à J0 puis à 4 et 24 semaines après la première injection).
Les analyses ont montré que la candidat-vaccin entrainait une forte réponse immunitaire cellulaire chez toutes les personnes vaccinées (sur taux de CD4), qui persistait jusqu’à 48 semaines après la première injection. En outre, le vaccin a entrainé aussi une forte réponse humorale, avec des taux élevés d’anticorps dirigés contre les protéines d’enveloppe du VIH. Et les réponses étaient présentes quel que soit le dosage utilisé, et indépendamment de la co-administration. "Des anticorps neutralisants (anticorps particuliers permettant de prévenir l’infection en bloquant l’entrée du virus dans les cellules cibles) ont également été détectés, avec une production décrivant une relation dose-réponse", ajoute l’ANRS-MIE dans un communiqué.
Par ailleurs, le vaccin a été sûr et bien toléré. Les principales réactions observées étaient des réactions générales et locales au point d’injection, et d’intensité légère ou modérée. Aucun effet secondaire grave n’a été observé ; et seuls 2 événements indésirables sévères ont été rapportés, mais qui se sont révélés sans lien avec la vaccination après analyse.
Références :
Communiqué de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales- Maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), l’Inserm, Vaccine Research Institute, l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (Upec), et l’Université de Bordeaux.
Et Levy Y. et al. eClinicalMedicine, Volume 0, Issue 0, 102845 (Octobre 2024)
https://www.thelancet.com/journals/eclinm/article/PIIS2589-5370(24)00424-3/fulltext
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus