Jeudi dernier, malgré un froid glacial, une centaine de praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) s'étaient donné rendez-vous devant le ministère de la Santé pour dénoncer leur statut précaire. Le Gouvernement semble avoir entendu leur SOS. Ce lundi, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités a acté une série de mesures visant à "sécuriser" la situation de ces médecins étrangers, qui "contribuent depuis des années à soulager des territoires médicalement sous-dotés ". Et ce, "conformément au souhait du Président de la République" qui, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, avait indiqué avoir demandé "la régulation de nombre de médecins étrangers".
Ces praticiens étaient cette année contraints de réussir des épreuves de vérification des connaissances (EVC) pour être autorisés à continuer à exercer dans les établissements français. Un régime dérogatoire a longtemps permis aux établissements de santé d'embaucher des non-lauréats sous divers statuts précaires. Mais ce régime, plusieurs fois prolongé, a pris fin au 31 décembre dernier. Le nombre limité de places à ce concours - 2700 postes pour plusieurs milliers de candidats – avait laissé une grande partie d'entre eux sur le carreau.
Certains médecins étrangers se sont même retrouvé "sans-papiers" car leur carte de séjour est souvent conditionnée à leur travail.
Dans un communiqué, le ministère annonce que "la situation de près de 2700 candidats lauréats des EVC 2023 est clarifiée" : "pour garantir la continuité des soins et ne pas désorganiser les services hospitaliers dans des zones souvent en tension, les lauréats exerçant déjà sur le territoire nationale (en métropole comme en Outre-mer) seront maintenus dans leurs fonctions et dans leurs structures actuelles". Il précise que "les autres lauréats choisiront leurs postes dans les prochaines semaines, en vue de leur affectation d'ici la fin du premier trimestre".
Ceux n'ayant pas été admis au concours "ne seront pas laissés sans solution", a ajouté le ministère. Le Gouvernement a décidé de les autoriser à continuer de travailler "durant les mois à venir", "jusqu'à la publication des textes d'application de la loi du 27 décembre 2023 visant à améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels, qui permettra la délivrance d’attestations provisoires d’exercice dans l’attente d’un nouveau passage des EVC en 2024".
"Il était temps, c'est un premier élément de réponse à cette situation d'urgence qui était inacceptable", a réagi auprès de l'AFP la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Mais des points "restent à régler", dont la durée "trop courte" des titres de séjour.
[avec AFP]
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