Faute de place dans la morgue, un hôpital met en place un camion frigorifique sur son parking

16/10/2023 Par Mathilde Gendron
Alors que la morgue de l’hôpital de Rangueil à Toulouse (Haute-Garonne) est saturée, l’établissement a décidé de mettre en place un camion réfrigéré pour stocker les corps. 

 

Fin 2020, pendant la crise sanitaire, l’hôpital de Marseille avait déjà loué des camions réfrigérés pour pallier le manque de places disponibles dans les morgues. Trois ans plus tard, à l’hôpital de Rangueil, ce même type de camion est toujours garé sur le parking de l’établissement. "Comme la morgue est totalement saturée, on est obligés de stocker des corps dans cet engin et dans un conteneur frigorifique. C’est une indignité sans nom", admet Nicolas Subra, délégué CGT du CHU de Toulouse, à nos confrères de la Dépêche du Midi.  

Si l’utilisation du camion permet d’augmenter le nombre de places disponibles, il engendre des conditions de travail "inacceptables" pour les brancardiers. "Dans le conteneur, on peut normalement déposer trois corps. Deux en longueur et un en travers. Mais souvent, faute de places, on est obligés d’en mettre quatre ou cinq, alors on les empile. Pour cela, il faut enjamber les corps déjà présents à l’intérieur", confie l’un d’eux au quotidien régional. "La dernière fois avec un collègue, on a dû transporter trois [corps] à la suite dans le camion. Mon binôme a craqué tellement il avait mal au dos. Il a fallu que je sollicite un autre brancardier pour finir le travail", poursuit-il. 

Une syndicaliste CGT de l’établissement dénonce ces conditions de travail délétères. "[Les brancardiers] sont exposés à de forts risques infectieux car les chambres froides ne respectent pas les normes d’hygiène et de sécurité. Ils passent au milieu des corps sans tenue spécifique. Des liquides corporels peuvent couler sur leurs chaussures et après ils reprennent le boulot dans d’autres services pour aller chercher des patients qui, par définition, peuvent être dans un état de santé particulièrement dégradé", explique-t-elle. 

Si l’hôpital de Rangueil reconnaît avoir "mis en place des moyens de conservations supplémentaires dans le but d’augmenter [la] capacité d’accueil", il assure que les déplacements des corps sont gérés "par des professionnels du CHU formés, qui sont dotés de l’ensemble des équipements de protection individuelle nécessaires à ces transferts".  

Pour résoudre cette problématique de place, l’hôpital de Rangueil travaille avec le parquet pour réduire les délais de conservation des corps qui nécessitent des procédures médico-légales. L’établissement a également pour projet de déplacer la chambre mortuaire à Purpan, un autre établissement du CHU de Toulouse, en janvier 2024, pour permettre d’augmenter sa capacité d’accueil. 

[Avec la Dépêche du Midi

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

3 débatteurs en ligne3 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6