Un interne en médecine, un infirmier et un aide-soignant jugés pour avoir pratiqué la "thérapie des ventouses" illégalement

14/04/2023 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
Le tribunal de Lille a jugé, mercredi 13 avril, sept personnes dont un étudiant en médecine, un infirmier et un aide-soignant pour avoir pratiqué illégalement la “hijama humide”, autrement appelée “thérapie des ventouses”. En France, seuls les médecins peuvent y avoir recours. 

  Ils ont été arrêtés en mai 2022, à Lille, après une longue enquête. Sept personnes, âgées entre 31 et 49 ans, sont accusées d’avoir pratiqué illégalement dans un appartement la “hijama humide”, aussi appelée “thérapie des ventouses”. En France, cette pratique - reconnue par l’OMS - qui consiste en l’extraction des substances toxiques accumulées dans l’organisme, ne peut être réalisée que par des médecins. Parmi les prévenus figurent plusieurs professionnels de santé, à commencer par un aide-soignant, qui avait pour projet d’ouvrir un institut de beauté. Ce dernier a expliqué qu’il recevait les clients “pour des massages et de la hijama sèche ou humide” dans son garage. Le deuxième, un infirmier, avait lui recours à cette pratique dans un cabinet médical. Enfin, le troisième était étudiant en médecine et avait également pour projet d'ouvrir un institut. Tous les autres prévenus “sont mariés ou en couple et ont des enfants. La majorité d’entre eux possède un travail et des revenus stables”.  Au cours de leurs perquisitions, les policiers ont retrouvé du matériel servant à pratiquer la hijama, tel que des “ventouses, du désinfectant, des scalpels”, cite Lille Actu. Les interpellations ont eu lieu dans le cadre d’une enquête de plus vaste ampleur, menée notamment sur les réseaux sociaux et Internet.  Lors de l’audience, le carabin s'est défendu en assurant qu’il pensait être “légitime dans ce qu’il faisait”. “Mais je n’ai jamais vraiment eu le temps pour faire cette activité. Au total, j’ai fait huit séances de hijama sèche et une d’humide. Celle humide je l’ai faite sur un confrère médecin qui m’a guidé tout le long”, a-t-il expliqué. De manière générale, tous ont affirmé avoir reçu une formation, mais il n’existe à ce jour aucune formation reconnue par l’Etat pour cette pratique.  Dans ce dossier, plusieurs éléments de procédure ont fragilisé l’instruction et entraîné la relaxe de plusieurs personnes. Au total, le juge a requis huit mois de prison assortis à du sursis pour deux prévenus et relaxé les cinq autres.    [avec Lille Actu

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Stéphanie Beaujouan

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