"Ce qui m'énerve, ce sont les gens qui m'appellent juste pour ça" : les médecins majoritairement pour la fin de la prescription des arrêts de travail courts
Faut-il en finir avec le passage obligatoire chez le médecin en cas de gastro, rhinopharyngite et autres infections bénignes et de courte durée ? Constatant qu'un grand nombre de consultations ne sont motivées que par la nécessité pour le patient salarié d'obtenir un arrêt de travail, le Collège de médecine générale a appelé à en finir avec ces "urgences administratives" qui bouleversent les plannings des praticiens et gaspillent le temps médical.
La semaine dernière, Egora a ouvert le débat : sur les 492 lecteurs, tous professionnels de santé, qui se sont exprimés, 71% ont manifesté leur volonté d'arrêter les prescriptions d'arrêt de travail de moins de 3 jours, soit le délai de carence pour bon nombre d'employés.
"Les employeurs mettent une pression énorme sur leurs salariés pour un AT à J1 des symptômes souvent mineurs, ce qui est parfaitement inutile compte tenu des délais de carence qui ne font débuter les IJ qu'à J4 d’arrêt, relève Quentin P. On a l’impression que l’AT sert de moyen de flicage pour les RH." "Il faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles assez stupides pour perdre une journée de salaire pour partir en week-end, ils n'en ont pas les moyens !", s'exclame Agnès L. "Ce qui m'énerve, ce sont les gens qui me disent je vous appelle juste pour avoir un arrêt de travail mais plusieurs jours après car je n'ai pas besoin de consultation je vais mieux mais mon patron veut un justificatif", renchérit Jean-Marie D.
Certains lecteurs aimeraient que la France suive l'exemple du Canada, qui octroie jusqu'à 10 jours de congés payés "pour raison médicale" aux employés par an.
Près de 3 soignants sur 10 considèrent toutefois que l'arrêt de travail, quelle que soit sa longueur, doit rester du ressort du médecin. "Pour moi, un arrêt maladie est un acte médical qui fait suite à une consultation. C'est le médecin qui doit décider de son opportunité, comme pour toute prescription. L'arrêt de travail ne peut donc être un motif de consultation, si on veut rester cohérent", souligne David L. De son côté, Marc L. G. estime que ce sont des consultations "faciles" qui permettent de "souffler entre deux consultations plus denses". Et "de rencontrer des patients que l’on ne voit pas souvent au cabinet…", met-il en avant.
La balle est dans le camp des partenaires sociaux.
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