Les punaises de lit, qui avait disparu de la vie quotidienne dans les années 1950, ont fait leur grand retour dans les années 1990. Et, depuis, ces insectes sont quasi impossibles à déloger. Le Gouvernement note même ces dernières années une "recrudescence des infestations", causée notamment par l’accroissement des échanges internationaux et l’apparition de fortes résistances aux insecticides. Ce qui l’a poussé, dès 2020, à mettre en place un numéro d’appel gratuit (0 806 706 806) et un site Internet : stop-punaises.gouv.fr. Ce jeudi, le Gouvernement a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre le parasite, qui se niche la plupart du temps dans les matelas, draps ou les vêtements. Il a en effet publié son Plan interministériel de lutte contre les punaises de lit afin d’améliorer la sensibilisation et d’intensifier la mobilisation de l’ensemble des secteurs d’activité concernés : hébergement, hôtellerie, locations saisonnières, transports collectifs, établissements scolaires et universitaires, résidences universitaires… Le premier axe de ce plan consiste à prévenir les risques d’infestation, "en sensibilisant les particuliers et les professionnels les plus exposés", indique le Plan. D’emblée, une campagne d’information du grand public sera lancée. Les associations et réseaux professionnels seront mis à contribution pour informer les Français, leur indiquer les façons de se prémunir des infestations. Des actions de communication préventive seront déployées début 2023 par Santé publique France (SpF). Les enseignants du primaire et du secondaire seront également chargés de délivrer les messages de prévention aux enfants. Améliorer la formation des soignants Le Plan, coordonné par François Lefort, ancien membre du Conseil général de l'environnement et du développement durable, vise également à mobiliser les professionnels de santé qui sont en première ligne pour détecter des infestations potentielles et les lésions cutanées : médecins, infirmières et pharmaciens. Le ministère de la Santé leur diffusera dès avril des documents d’information. Ces documents seront mis à jour dès 2023 "en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques et techniques".
Des formations et des webinaires seront organisés pour renforcer la formation du corps médical à la détection et aux mesures à mettre en œuvre pour éliminer les punaises du domicile. Les professionnels du soin à domicile doivent également être formés, "afin qu’ils se protègent eux-mêmes d’une éventuelle contamination et qu’ils puissent déclencher les interventions nécessaires pour traiter le logement", peut-on lire. Un observatoire en ligne, porté par la start-up d’État Histologe, sera mis en place afin d’obtenir des données fiables sur les cas d’infestation. En effet, à ce jour, "l’étendue et la progression dans le temps des infestations par les punaises de lit sont encore mal connues". Seront intégrés dans cet observatoire, "les signalements de particuliers ou d’intervenants à domicile, les remontées des services d’hygiène communaux, des professionnels de santé ou encore des syndics et des bailleurs sociaux". Fin 2022, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) rendra également un rapport sur l’état des connaissances sur les caractéristiques des espèces de punaises de lit et de leur comportement, ainsi que sur "les résistances aux insecticides qu’elles ont développées". Ces travaux permettront "d’identifier les bénéfices et les risques associés à chacune de ces méthodes, y compris les risques sur la santé et l’environnement du fait de l’utilisation de moyens de lutte chimique", est-il expliqué. Ces travaux permettront également de mettre en place dès 2023 un espace dédié sur les connaissances scientifiques. Par ailleurs, la punaise de lit sera mentionnée dans le Code de la santé publique parmi les espèces de vermines "devant être prévenues et traitées". Cela permettra d’engager "l’action des maires au titre de leur pouvoir de police en matière d’hygiène et de salubrité". D’autres mesures sont prévues pour lutter contre le parasite. Entre autres, la mise en place d’une notice d'information qui viendra clarifier les responsabilités des bailleurs et des locataires confrontés à ce fléau. Pour l’heure, il n’y a pas d’enveloppe budgétaire globale fixée.
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