Ces chiffres concernent les décès toutes causes confondues, mais l'impact du Covid peut être affiné par comparaison avec le nombre de décès "attendu" en théorie si la pandémie n'avait pas eu lieu, a expliqué l'Insee dans son rapport. Car même sans l'épidémie, le vieillissement de la population - et le fait que 2020, bissextile, comptait un jour de plus que 2019 - aurait entraîné de manière naturelle une légère hausse de la mortalité. Au final, l'institut public de statistiques estime que "47.000 personnes de plus qu'attendu en l'absence de pandémie sont décédées" en 2020, soit une hausse de 7,5% (au lieu de 9,1%) susceptible d'être attribuée au Covid.
Pour le premier semestre 2021, l'analyse des statistiques sur l'ensemble des décès laisse clairement apparaître la "longue troisième vague" de début janvier à fin mai, note l'Insee. La surmortalité des plus de 75 ans est cependant en baisse par rapport à la vague précédente, et encore plus pour les plus de 85 ans.
Cette atténuation s'explique par les effets bénéfiques de la vaccination - les plus âgés ayant été protégés les premiers -, mais aussi par un possible "effet moisson" : parmi les personnes âgées ou très âgées dont le décès était statistiquement attendu en ce début 2021, un nombre significatif a été emporté par le Covid en 2020. Ce qui fait mécaniquement baisser cette année le nombre des décès dans cette tranche d'âge.
En 2020, la surmortalité constatée aux âges élevés a fait mécaniquement baisser l'espérance de vie à la naissance, souligne l'Insee : elle a reculé de six mois pour les femmes et de sept mois pour les hommes. Logiquement, cette baisse est encore plus marquée dans les régions durement touchées par le Covid l'an dernier : l'espérance de vie a ainsi chuté de presque deux ans pour les hommes en Ile-de-France.
[avec AFP]
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