Le Gouvernement fait fausse route, estime l’Académie de médecine dans un communiqué diffusé ce jeudi 28 octobre. Alors que la saison hivernale approche à grands pas et que le nombre de cas de Covid-19 repart à la hausse (plus de 6.000 cas par jour), l’exécutif envisage en effet de prendre, entre autres, deux mesures - controversées - pour éviter à tout prix une cinquième vague épidémique. La première est le conditionnement de la validité du pass sanitaire à l’administration d’une dose de rappel pour les plus de 65 ans et les personnes atteintes de comorbidités. La seconde est de permettre aux chefs d'établissements scolaires de connaître le statut vaccinal anti-Covid des élèves afin de lutter contre la propagation du virus dans les classes. Si les députés ont donné leur feu vert à cette levée du secret médical dans les écoles, collèges et lycées, le 21 octobre, les sénateurs ont refusé ce jeudi 28 octobre de l’approuver. “La protection du secret médical doit rester l’un de nos principes essentiels”, a indiqué le sénateur LR Bruno Retailleau sur Twitter, alors que la mesure a provoqué de vives réactions de la part des chefs d’établissements et des parents.
Enfin, le Sénat a refusé que les données de santé des enfants puissent être divulguées auprès des directeurs d’école. La protection du secret médical doit rester l’un de nos principes essentiels.
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) October 29, 2021
Un avis que partage l’Académie, selon qui “un tel contrôle par l’administration scolaire ne pourrait être admis que si la vaccination avait un caractère obligatoire, ce qui n’est pas encore le cas”. Elle considère qu’il sera “légitime” que les directeurs d’établissements aient assez à cette information seulement lorsque la vaccination contre le Covid “sera obligatoire” pour les élèves de 12 ans et plus.
Concernant l’éventuelle suspension de la validité du pass pour les plus de 65 ans et les personnes atteintes de comorbidités qui n’auraient pas reçu leur dose de rappel, les Sages craignent que la mesure induise “quelque incertitude sur l’efficacité de la vaccination” et “suscite une discrimination injustifiée à l’égard des personnes les plus vulnérables qui ont déjà accepté de recevoir les deux premières doses”. “Le bien-fondé d’un rappel vaccinal après un intervalle de 6 mois est justifié par la diminution progressive de l’immunité post-vaccinale des personnes risquant de faire une forme de Covid-19 nécessitant l’hospitalisation. Mais faut-il user de la contrainte...
vis-à-vis de cette population sensibilisée qui, pour sa grande majorité, consentira spontanément à recevoir le rappel vaccinal ? Les mesures incitatives ne devraient-elles pas cibler en premier lieu toutes les personnes encore non vaccinées, dont 20% des adultes ?” s’interroge l’Académie. Face à risque d’une nouvelle flambée épidémique, elle préconise d’orienter les efforts vers les plus récalcitrants afin “d’élever la couverture vaccinale de la population à plus de 90%”. Désapprouvant la suspension du pass chez les retardataires âgés ou vulnérables, elle leur conseille “d’associer le rappel anti-Covid et la vaccination contre la grippe saisonnière le même jour (une injection dans chaque bras) dans les meilleurs délais”. Enfin, elle appelle l’ensemble de la population - vaccinée ou non - à maintenir le respect des gestes barrières, et le port du masque “dans l’espace public” et ce “pendant toute la saison hivernale”.
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