Pour permettre de soulager les patients souffrant de maladies incurables, un texte ouvrant le droit à une “assistance médicalisée active à mourir” a été déposé à l’Assemblée nationale et a été examiné par les parlementaires en avril dernier. Au total, 3000 amendements doivent être étudiés. Un second texte a aussi été présenté par des parlementaires, recouvrant, au total, diverses possibilités de fin de vie, parmi lesquelles le suicide assisté ou l’euthanasie.
S’interrogeant, en réaction, sur la pertinence d’un nouveau dispositif législatif, l’Académie de médecine rappelle, dans un communiqué, que la loi du 2 février 2016, dite seconde loi Claeys-Léonetti, a créé de nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie. “La fin de vie digne et apaisée est assurée par la qualité de la prise en charge, par des soins palliatifs adaptés, et si besoin par une sédation proportionnée, voire dans certains cas, profonde et continue ‘provoquant une altération de la conscience maintenue jusqu’au décès, associée à une analgésie et à l’arrêt de l’ensemble des traitements de maintien en vie’. Cette sédation est possible pour le patient atteint d’une affection grave et incurable, dont le pronostic vital est engagé à court terme”, écrivent les Sages.
Ces derniers constatent, par ailleurs, avec inquiétude, qu’après cinq années d'existence, la loi de 2016 est toujours mal connue par les professionnels de santé. “Le même déficit de connaissances se constate au sein de la population ce qui, selon l’orientation des questions posées, biaise les sondages sur un sujet aussi sensible que le suicide assisté ou l’euthanasie”, notent-ils, avant de souligner qu’il existe aussi une grande inégalité dans l’accès aux soins palliatifs de fin de vie.
Aussi, l’Académie de médecine considère qu’il faudrait, avant même d’envisager un nouveau dispositif législatif, d’abord renforcer la formation et l’offre de soins actuelle. Elle insiste sur la nécessité d’une formation “approfondie sur la fin de vie” à mettre en place pour tous les soignants, en particulier sur les soins palliatifs et sur la sédation profonde et continue. Elle préconise aussi des mesures pour mieux informer le grand public sur la législation en vigueur concernant la fin de vie. Enfin, elle appelle à une évaluation rigoureuse de l’application des dispositions en place, permettant notamment de savoir si les dispositions qui existent aujourd’hui permettent de faire face à toutes les situations des personnes en fin de vie.
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