Les semaines passent et le stress monte : cet été, il serait particulièrement difficile de trouver un remplaçant pour maintenir la continuité des soins au cabinet, ces derniers étant accaparés par la campagne de vaccination. D'année en année, baisse de la démographie médicale oblige, il devient de plus en plus difficile pour les médecins libéraux de se faire remplacer. Mais cette année s'annonce encore plus compliquée : que ce soit à Nice, Annecy, Guéret ou Paris, les installés témoignent de la "galère" que représente la quête d'un remplaçant. Contacté par Egora.fr, le site d'annonces spécialisés RemplaFrance.com confirme cette tendance : "c'est la première année que nous avons si peu de candidats disponibles pour des remplacements cet été", nous confie-t-on. Les remplaçants seraient en effet monopolisés par les vacations en centre de vaccination, particulièrement avantageuses. "Centres de vaccination ou cabinets de ville : les remplaçants ne peuvent pas être partout !", répond le syndicat Reagjir dans un communiqué, face aux critiques de "certains installés" qui font passer les remplaçants pour des "mercenaires" à la recherche d'un "profit facile". Il est certes bien plus rémunérateur de prendre des vacations dans des centres de vaccination (420 euros la vacation d'une demi-journée en semaine, 460 euros les week-end et jours fériés) que d'effectuer des remplacements au cabinet (environ 500 euros net par jour). Surtout pour de jeunes médecins éprouvés financièrement par l'annulation de leurs contrats au printemps 2020 et qui attendent toujours l'indemnisation promise par le Gouvernement…
Mais cette "rémunération attractive" n'est pas le seul avantage des vacations de vaccination, relève Reagjir : les horaires sont fixes et la "charge mentale moindre par rapport à des consultations classiques". Reste que les remplaçants ne font pas preuve de "mauvaise volonté" défend le syndicat, nombre d'entre eux tentant même de cumuler les deux activités. Ils ne sont pas non plus responsables du manque global de médecins, résultats de "politiques publiques anciennes", rappelle Reagjir. "Le constat du manque de remplaçants était déjà présent, la crise ne fait qu’exacerber ces difficultés", insiste le Dr Mathilde Chouquet, vice-présidente remplaçants du syndicat.
Généraliste installé, vous éprouvez des difficultés à vous faire remplacer cet été? Médecin remplaçant, cette année vous avez réduit vos remplacements au cabinet pour vacciner? Témoignez sur Egora (anonymat possible) : amarques@gmsante.fr
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