Élections régionales : les propositions des syndicats de médecins pour améliorer l’accès aux soins dans les territoires
Alors que les élections régionales et départementales se profilent - elles auront lieu les 20 et 27 juin - des syndicats de médecins interpellent les candidats pour permettre aux praticiens de trouver toute leur place dans la structuration de l’offre de soins. “Soutenir la médecine libérale dans les territoires”, telle est la requête du syndicat des médecins libéraux (SML) à l’endroit des candidats aux élections régionales et départementales, formulée dans un communiqué daté du 17 juin, à quelques jours des élections. Le SML appelle pour cela les futurs élus à davantage dialoguer avec les syndicats médicaux et à ne pas résumer la structuration de l’offre de soins aux seules CPTS. Si pour le syndicat, celles-ci sont “utiles”, elles “pêchent encore par leur complexité et leur excès de bureaucratie”, d’où sa volonté d’intéresser les futurs acteurs régionaux aux équipes de soins pluriprofessionnelles ouvertes, qui “peuvent se construire de manière plus rapide et fluide”. Le SML entend également “mettre en garde les futurs élus régionaux face au risque de déstabilisation de l’offre libérale”, en raison de la multiplication des centres de santé, décidés et financés par les collectivités locales, plusieurs initiatives ayant, pour le syndicat, “montré leurs limites, et souvent d’ailleurs aux dépens des finances publiques”. Il formule plusieurs propositions à l’attention des candidats.
Pour favoriser la lisibilité de la médecine de ville dans les territoires, il demande : davantage de transparence dans l’action des ARS et une association systématique des syndicats représentatifs en amont des arbitrages visant l’organisation des soins ; la généralisation du 116 117 pour les soins ambulatoires ; la répartition équitable entre l’hôpital et les libéraux du financement des moyens pour la télémédecine ; la mise en oeuvre d’incitations fiscales et de zones franches pour favoriser l’installation des jeunes médecins libéraux et conforter les médecins en cumul emploi-retraite… Pour développer la prévention dans les territoires : la placer au cœur de la coordination et de la coopération entre professionnels de santé libéraux ; prendre en compte le risque environnemental ; promouvoir la construction ou la réfection éco-responsable des cabinets par des crédits d’impôts. Comment attirer des généralistes ? De son côté, le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) livre dans un communiqué un certain nombre de conseils aux élus pour renforcer l’accès aux soins. D’abord, avoir à l’esprit que les jeunes médecins ne veulent pas travailler seuls, et qu’ “aujourd’hui la majorité des généralistes souhaitent s’installer à plusieurs, avec d’autres médecins ou professionnels de santé”, selon les mots de la présidente, le Dr Agathe Lechevalier. Mais aussi qu’un médecin s’installe généralement dans un territoire qu’il connaît. D’où, selon la présidente de ReAGJIR, l’importance “de bien accueillir les futurs médecins [lors de l’externat, de l’internat, de remplacements, NDLR] pour leur donner envie de s’installer plus tard dans un endroit où ils seront passés (...)”. La présidente balaie l’idée que la jeune génération de médecins veut être salariée, “ce n’est pas ce qui ressort des sondages”, mais insiste sur la nécessité “d’accompagner pas à pas le futur installé libéral”.
Pour le Dr Lechevalier, la solution pour pallier le manque de médecins “n’est pas de rivaliser d’avantages ou de propositions financières délirantes mais bien de comprendre qui sont ces jeunes médecins, ce qui va leur donner envie de s’installer et de penser groupe de soignants au service d’un bassin de patients”.
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