Bébé mort-né : un médecin et une sage-femme poursuivis pour homicide involontaire
“C’est un drame pour toute notre vie”, a confié la mère, ce mercredi 2 juin, face au tribunal. Le 17 avril 2015, après avoir passé une grossesse sans encombres, cette dernière a accouché de son bébé mort-né, à l’hôpital de Ploërmel (Morbihan). Arrivée la veille avec son conjoint en vue de l’accouchement, elle avait pourtant signalé à la sage-femme plusieurs fois durant la nuit que le monitoring bippait, rapporte le Télégramme. Au moment de l’accouchement, cette maman d’une petite fille née en 2012, s’était aussitôt inquiétée de ne pas entendre les pleurs et les cris de son nouveau-né. Le personnel présent lui avait alors expliqué que son enfant était mort in utero, “sans doute en raison d’un cordon ombilical anormalement long, cernant triplement son cou”, indique le quotidien local. La sage-femme, de 52 ans, et le médecin obstétricien, âgé de 57 ans, ont tous deux été poursuivis pour “homicide involontaire”. L’enquête menée à l’issue du décès a montré en effet deux retards de leur part : la sage-femme aurait dû alerter le praticien 1h20 plus tôt et ce dernier a mis 25 minutes avant d’intervenir.
“Le liquide amniotique était clair et le tracé cardiaque de l’enfant était redevenu normal, s’est défendue la sage-femme. La seconde sage-femme de garde a fait la même analyse que moi. J’ai appelé le médecin car la maman avait mal et il y avait eu précédemment ces ralentissements cardiaques. Pour moi, on n’était pas dans une situation d’urgence, je n’ai donc pas déclenché le code rouge du protocole.” “J’ai été appelé deux fois. On me disait que le rythme cardiaque du bébé était moyen. Quand je suis arrivé, j’ai examiné la patiente et j’ai décidé de la césarienne. Il fallait faire vite. Mais il y a eu un délai de quinze minutes avant l’opération. Je ne peux expliquer tout ce temps perdu”, a quant à lui expliqué le médecin. Pour l’avocat des parents, le bébé est “mort-né avec deux heures de retard en raison de l’entêtement de la sage-femme”. “Je n’ai pas été écoutée quand je disais que je ne pouvais pas pousser, que l’enfant ne descendait pas, que je signalais que le monitoring sonnait. Pourquoi l’appel au médecin a été si tardif ? Celui-ci s’est excusé mais la sage-femme ne l’a jamais fait”, déplore la mère. Lors de l’audience, ce mercredi, la procureure de la République a requis une peine de quatre ans de prison avec sursis contre la sage-femme, et la relaxe pour le médecin obstétricien, ce dernier n’ayant, selon elle, “pas commis de faute directe”. L’hôpital a été jugé responsable du décès du bébé en droit administratif. Le jugement sera rendu le 10 juin. [avec le Télégramme]
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