En pleine course à la vaccination contre le Covid en France, Pfizer/BioNTech a annoncé, la semaine dernière, que des retards de livraison étaient à prévoir à cause de travaux dans son usine de Puurs (Belgique). Face au tollé général qui a suivi cette annonce, le laboratoire américain a promis qu’un plan avait été trouvé pour “permettre de limiter à une semaine les retards de livraison du vaccin”. Jeudi 21 janvier, Pfizer a ainsi indiqué qu’il avait commencé à adapter ses livraisons après avoir relevé le nombre de doses disponibles par flacon. Pour cela, le laboratoire s’est basé sur une recommandation de l’Agence européenne du médicament du 8 janvier, qui "a autorisé l'utilisation de l'extra-volume présent dans les flacons de vaccin, considérant qu'il correspondait à une sixième dose". “Il est donc possible désormais d'extraire six doses et non plus cinq dans les flacons", affirmait Pfizer, hier, dans un courriel transmis à l'AFP. "Nous allons tenir nos engagements de livraison auprès des États conformément aux commandes qui ont été passées - celles-ci ont toujours été basées sur un nombre total de doses et non de flacons - et conformément à l'étiquetage approuvé dans chaque pays", se justifie le fabricant.
Jusqu'à récemment, le laboratoire livrait les pays acheteurs sur la base de cinq doses de vaccin par flacon. Mais certains centres de vaccination parvenaient à en tirer six doses, ce qui alimentait l'espoir de pouvoir vacciner davantage de personnes. “En considérant qu’un flacon de vaccin contre la covid 19 contient maintenant 6 doses, Pfizer se moque du monde. Les médecins de terrain ont effectivement mis en évidence le fait que l’on pouvait, avec du matériel adapté et une technique protocolisée, prélever 6 doses à partir d’un flacon annoncé auparavant à 5. Mais lorsqu’ils arrivaient, avec précision et extrême minutie, à faire 6 doses, il va falloir désormais les faire systématiquement ! Un même flacon ne permettra donc plus l’échec d’une dose, jusque-là considérée comme surnuméraire”, s’est insurgé, dans un communiqué, envoyé jeudi soir, l’UFML-S. Contactée par l'AFP, la Direction générale de la santé n’a pas encore réagi, mais mardi, le ministère de la Santé indiquait que l'extraction de la 6ème dose nécessitait "un geste médical" et du "matériel" approprié en seringues, évoquant "un vrai défi". “ Il ne sera donc plus possible de vacciner avec des aiguilles non adaptées, comme cela a été souvent le cas du fait des erreurs de la Direction Générale des Services qui a fourni des aiguilles non serties et en 16 mm. Cette obligation à respecter un protocole va ajouter stress et temps entraînant ainsi une baisse du nombre de personnes vaccinées à l’heure... La DGS a annoncé qu’elle allait fournir tous les centres en seringues. Mais quand ? Celles-ci ont-elles déjà été commandées ? Si ce n’est pas le cas, nous risquons la pénurie comme avec les masques”, poursuit le syndicat du Dr Jérôme Marty dans son texte. Selon les chiffres arrêtés lundi soir, la France avait reçu 1,6 million de doses. Pfize-BioNTech, eux, ont récemment relevé leur objectif de production du vaccin, le faisant passer de 1,3 milliard à 2 milliards de doses pour l'ensemble de l'année 2021, grâce notamment à ce recalibrage en six doses et à l'expansion des sites de production, indique Pfizer.
L'UE a sécurisé pour l'ensemble de l'Europe 600 millions de doses de ce vaccin. Au total, la Commission européenne a négocié six contrats avec des laboratoires pharmaceutiques, et elle est en discussions avec deux autres (Novavax et Valneva), pour un potentiel de plus de 2,5 milliards de doses de vaccins. [avec AFP]
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