Il n’y a pas lieu de polémique, assure Olivier Véran. Interrogé sur le rôle du cabinet américain McKinsey dans la campagne de vaccination française, le ministre de la Santé a déclaré que la société de conseil n’avait pas appuyé le Gouvernement dans la stratégie scientifique. “Le cabinet McKinsey n’appuie absolument pas dans la stratégie scientifique vaccinale. Il n’a eu aucune décision à prendre en matière de publics prioritaires, par exemple. Toutes les grandes décisions de politique publique relèvent du ministère de la Santé sur la base de recommandations d'autorités scientifiques indépendantes”, a martelé Olivier Véran, ce mardi 12 janvier, alors que le choix d’un cabinet privé et américain pour conseiller le Gouvernement dans sa stratégie vaccinale a été vivement critiqué. Devant la commission des Affaires sociales du Sénat, le ministre de la Santé est revenu, à la demande de plusieurs sénateurs, sur le rôle que joue le cabinet de conseil américain McKinsey dans la campagne de vaccination, assurant qu’il aide le Gouvernement “dans la stratégie vaccinale pratique opérationnelle”, dans les enjeux de logistiques, ainsi que pour “les travaux de comparaison internationale”.
Dans les faits, la société américaine offre des “conseils variés”. Il travaille notamment au contact des 100 hôpitaux pivots, précise Olivier Véran. “Il faut sans arrêt les appeler, les solliciter pour vérifier que les livraisons de vaccins, de seringues, d’aiguilles, se déroulent dans de bonnes conditions”, a-t-il expliqué. Un “travail de fourmi” que le ministre a jugé indispensable, défendant l’intérêt de “toutes les compétences dont nous disposons, qu’elles soient publiques ou privées”. L’annonce de la collaboration entre le Gouvernement et le cabinet privé McKinsey par le Canard Enchaîné et le site Politico avait de suite provoqué la polémique. “Cela signe une disqualification des agents de l'État qui en sont chargés. Cela montre que jusqu'ici rien n'était prévu et c'est alarmant”, taclait le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, sur les réseaux sociaux. “Le scandale d'État se poursuit sur la vaccination et les révélations du Canard enchaîné complètent le diagnostic gravissime d'un pouvoir à la dérive dans la gestion de la pandémie !” estimait l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. "C'est la tradition de notre Etat" Pour le ministre de la Santé, la polémique sur le recours à ce cabinet n’a pas lieu d’exister. "Ça ne me choque absolument pas. C’est la tradition de notre État que de fonctionner ainsi”, a-t-il déclaré assurant par ailleurs que d’autres cabinets avaient auparavant eux aussi appuyé l’exécutif pour la conduite de stratégies dans le cadre de cette épidémie. Plus récemment, c’est le montant des services proposés par McKinsey, dont le chiffre d’affaires s'élèverait à près de 10 milliards de dollars, qui a suscité l’agacement et l’incompréhension. Selon le Point, “le coût de l’opération se rapprocherait des 2 millions d’euros par mois”. Un budget conséquent qui, assure Olivier Véran, est “pris sur le budget de mon ministère”.
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