Réquisition des médecins libéraux : en "dernier recours", répond le ministère

09/11/2020 Par Aveline Marques

Alors que le nombre de cas de Covid continue d'exploser, menaçant de saturer les hôpitaux, les médecins et infirmiers libéraux redoutent d'être réquisitionnés. Sollicitée par Egora, la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) confirme que la réquisition est envisagée, mais seulement "en derniers recours", si tous les dispositifs actuellement mis en œuvre s'avèrent "insuffisants". Dans une longue réponse écrite transmise à Egora, le ministère de la Santé joue carte sur table. Oui, "le levier de la réquisition pourrait être utilisé", mais "comme dernier recours", insiste la DGOS, rappelant au préalable l'ensemble des dispositifs actuellement mis en œuvre afin de ne pas en arriver là. "Face à l’accélération de la propagation du virus, une adaptation des activités de soins a été mise en place afin d’augmenter plus fortement la prise en charge des patients en soins critiques à l’hôpital tout en garantissant le maintien dans les meilleures conditions possibles de la prise en charge des patients atteints de cancer, des personnes en attente de greffe ou des patients suivis pour une maladie chronique et requérant des soins urgents. La médecine ambulatoire permet de maintenir cet accès aux soins de tous et dans tous les territoires", souligne le ministère.

"Fort de l’expérience de la 1ère vague où les patients étaient fortement incités à contacter directement le 15, les patients Covid+ et Covid- sont invités à consulter et maintenir le lien avec leur médecin traitant et l’ensemble des professionnels de santé de proximité", rappelle-t-il. Non seulement les médecins et infirmiers libéraux ont un rôle à jouer en matière de prise en charge des cas suspects et des patients "non graves" (des recommandations doivent être prochainement publiées par la HAS), mais ils ont également une place prépondérante dans la stratégie de dépistage, avec la réalisation des tests antigéniques et la poursuite du déploiement des tests PCR. Par ailleurs, la mobilisation de renforts à l'hôpital se fait actuellement par d'autres biais...

 "redéploiement de personnels au sein des établissements et heures supplémentaires, plateforme Renforts RH pour identifier les volontaires en renfort, conclusion de contrats ou de conventions de mise à disposition, forfaits d’intervention des médecins libéraux à l’hôpital et réserve sanitaire", liste le ministère. "Ces leviers sont directement activables par les établissements qui peuvent solliciter l’appui des ARS pour identifier des volontaires, faire des transferts intra ou inter-régionaux ainsi que pour les conditions d’hébergement et de transports des personnels", précise encore la DGOS, renvoyant au vademecum récemment publié par le ministère. C'est ce document ("Modalités de mobilisation des personnels dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus"), "en cours d'actualisation", qui avait suscité des craintes chez des libéraux. La réquisition fait en effet partie des leviers activables, en cas d'extrême nécessité.

a DGOS rappelle que lors de la première vague, "si des recours à la réquisition se sont produits", ce "recours est resté très ponctuel voire très marginal". Dans les Hauts-de-France, par exemple, 190 soignants volontaires, dont 49 médecins libéraux, avaient été réquisitionnés pour prêter main forte à 58 structures de la région. La réquisition permet en effet aux professionnels libéraux de bénéficier de la garantie de l'Etat et d'une rémunération avantageuse.  

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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