Moratoire sur les fermetures de lits, meilleure organisation des gardes : le Conseil économique et social veut booster l'hôpital
Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) demande "un moratoire" sur les fermetures de lits et de services hospitaliers et réclame les "recrutements nécessaires" pour "redonner de l'attractivité" au secteur. Dans un avis publié ce mardi, le Cese reprend plusieurs revendications de longue date des syndicats hospitaliers, portées au premier plan par la longue grève des urgences l'an dernier, puis l'épidémie de Covid-19 cette année. Face à l'inexorable réduction du nombre de lits d'hospitalisation - environ 100.000 de moins en vingt ans - un "moratoire" est ainsi préconisé, le temps d'établir "un schéma de santé" dans chaque département ou "au niveau territorial de proximité pertinent". Le Cese souhaite même "renforcer la capacité" d'accueil en gériatrie, afin de limiter les passages aux urgences de personnes âgées dépendantes. Il faudrait pour cela "atteindre au minimum un lit et tendre vers deux lits pour 1.000 habitants de 75 ans et plus". Ce qui supposerait des bras supplémentaires, alors que les sous-effectifs chroniques alimentent "la fuite des soignants" et "la perte d'attractivité de l'hôpital". Raison de plus pour "imposer un ratio" de soignant par patient (comme en réanimation, par exemple) et "procéder aux recrutements nécessaires" en conséquence, affirme le Cese.
Puisque les moyens manquent pour embaucher et investir, il est aussi proposé de "supprimer la taxe sur les salaires", qui remplace la TVA dans les hôpitaux publics et "grève leur budget" à hauteur de plusieurs milliards d'euros chaque année. Une meilleure organisation des gardes médicales est également souhaitée pour désengorger les services d'urgences, avec "un numéro unique d'appel" et "la mise en place de maisons médicales de garde" associant médecins libéraux et urgentistes hospitaliers en soirée (18H00-minuit) et le weekend. [Avec AFP]
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