Les acteurs de la crise du Covid dans le Grand Est pointent les lourdeurs de l'Etat

10/07/2020 Par Marion Jort
Élus locaux, préfète et ancien directeur de l'ARS du Grand Est ont témoigné des difficultés rencontrées face à la pandémie de Covid-19 et ont dénoncé des problèmes de pilotages lors de leur audition par la commission d’enquête du Sénat.

Devant la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise du coronavirus, le médecin urgentiste et président du conseil régional du Grand Est Jean Rottner est revenu sur la situation de sa région, l’une des plus durement touchée par l’épidémie. “Sur les Ehpad, je pense qu'on a eu un temps de retard inqualifiable. On est passés à côté, tous", a-t-il déploré. "Faisons confiance aux président de conseils départementaux sur ces sujets!", a-t-il également plaidé, estimant que "le président de l'ARS” devait “être un élu du territoire". "On a attendu pendant des semaines la validation de tests sérologiques qui étaient d'ailleurs réalisés chez nous. Ce n'est plus possible, ce n'est pas un pays moderne", a  pointé l’élu,, relevant "beaucoup de lourdeurs" dans la gestion de cette crise. L'ancien directeur de l'ARS Grand Est, limogé début avril, Christophe Lannelongue, a pour sa part déploré 9 juillet devant la commission un pilotage "trop uniforme", qui ne prenait pas assez en compte la situation spécifique du Haut-Rhin, où l'épidémie a flambé dès début mars. "Nous avons commencé à alerter sur les masques mi-février, le 17. C'est un signalement sur la pénurie à venir qui est resté sans réponse", a-t-il souligné, tout en reconnaissant que les demandes ponctuelles de matériel, notamment pour l'hôpital de Mulhouse, en première ligne, avaient été satisfaites. Pour la préfète du Grand Est Josiane Chevalier, "la difficulté est peut-être venue du fait que le pilotage se faisait au sein d'une cellule sanitaire", avant de passer à une gestion interministérielle. "Les ARS ne sont pas faites pour ces métiers logistiques. Il ne fallait pas leur confier la gestion des masques", a noté la représentante de l'Etat, qui a aussi mis en avant des difficultés à travailler avec Santé Publique France.

"Les ARS ont beaucoup de qualités mais ne sont pas formées à l'opérationnel", a abondé Brigitte Klinkert, nouvelle ministre déléguée à l'Insertion, entendue sous la casquette de présidente du Conseil départemental du Haut-Rhin. Cette dernière, comme le Dr Rottner ont souligné avoir pris des initiatives avant d'avoir reçu des directives, pratiqué le "système D" face à cette crise inédite.  [avec AFP]  

 

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

4 débatteurs en ligne4 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6