La crise du coronavirus a entraîné un surcoût pour les hôpitaux publics à ce stade évalué entre 600 et 900 millions d'euros, lié notamment aux achats de matériel de protection, a indiqué mardi 28 avril la Fédération hospitalière de France (FHF). "Toutes les régions et tous les établissements n'ont pas été impactés de la même manière" mais le virus a entraîné "des niveaux de dépenses très élevés", a souligné Cécile Chevance, responsable du pôle finance de la FHF, lors d'une visioconférence. "Pour les deux premiers mois de l'épidémie, on est sur un surcoût estimé entre 600 et 900 millions d'euros", a-t-elle ajouté, en évoquant notamment le cas de "certains CHU du Grand-Est", où les dépenses se sont envolées de "plusieurs millions d'euros". En cause : les investissements nécessaires pour équiper des lits en réanimation, acheter du matériel de protection, des tests, des médicaments, ou encore payer les heures supplémentaires des personnels soignants et les personnels venus en renfort. A ces surcoûts s'ajoutent en outre des pertes de recettes liées aux déprogrammations d'interventions et à la baisse de fréquentation des patients pour les pathologies autres que le coronavirus, selon la FHF.
Dans ce contexte, il est "important de sécuriser la trésorerie des établissements" sur le "court, le moyen et le long terme", a souligné Cécile Chevance, en estimant que les hôpitaux ne devaient pas être "pénalisés par la prise en charge du Covid". Dans une note sur la "stratégie de déconfinement" adressée aux autorités sanitaires, la FHF réclame ainsi des "garanties financières" pour "compenser les surcoûts et les pertes de recettes" et "garantir la prise en charge à 100% des séjours Covid+". "Cette garantie, elle est nécessaire de manière à ce que la prise en charge, qui doit s'installer dans le temps, ne soit pas perturbée par des considérations budgétaires", a insisté lors de la visioconférence Frédéric Valletoux, président de la FHF. Le ministère de la Santé a indiqué la semaine dernière que le budget des hôpitaux et cliniques serait complété par "une première enveloppe exceptionnelle d'urgence" de 377 millions d'euros pour régler "les dépenses spécifiques" à l'épidémie de Covid-19. Ces crédits s'ajoutent aux 84,4 milliards d'euros de dépenses hospitalières votées pour 2020 et pour lesquelles "une garantie de financement a été mise en place", a précisé le ministère. Cette garantie doit cependant être précisée par arrêté ministériel.
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