Une adolescente de 16 ans décède du Covid-19 : "Elle avait juste une toux", témoignent ses parents 

27/03/2020 Par Marion Jort
Santé publique
Alors que la France s’enfonce dans la crise du Covid-19, le directeur général de la Santé a annoncé jeudi 26 mars, le décès d’une adolescente de 16 ans testée négative deux fois avant de succomber à une forme “extrêmement sévère” du virus.  

 

“C’est invivable”, témoigne la mère de la jeune fille. Âgée de 16 ans, Julie, originaire d’Île-de-France a succombé au Covid-19. Elle est, à ce jour, la plus jeune victime française et la première mineure.  

“Elle avait juste une toux”, poursuit sa mère auprès de l’AFP. Tout a commencé il y a près d’une semaine. La jeune fille tente de soigner cette “petite toux” d’apparence bénigne avec “du sirop, des plantes et des inhalations”. Malgré cela, samedi 21 mars, elle ressent un essoufflement. “Pas énorme, elle avait du mal à reprendre son souffle”, raconte sa mère. Mais face à de grosses quintes de toux qui s’ajoutent aux premiers symptômes, elle décide de conduire sa fille chez le médecin. 

 

Déficience respiratoire  

Le généraliste constate alors une déficience respiratoire et décide d’appeler le Samu. Finalement prise en charge par les pompiers, elle est emmenée vers l’hôpital de Longjumeau (Essonne) avec un masque à oxygène, et en dessous,... un masque en papier.  

Plus tard dans la soirée, l’hôpital l’appelle pour lui expliquer que le scanner a révélé des “opacités pulmonaires” mais “rien de grave”. Les médecins décident de réaliser un test Covid. En état d'insuffisance respiratoire dans la nuit, la jeune fille est toutefois transférée dans le service réanimation de l’hôpital Necker et sera intubée à partir de mardi 24 mars. L’hôpital Necker décide de réaliser un nouveau test Covid.  

Lors de la visite de sa famille mardi, elle se plaint de douleurs au coeur. Malgré cela, les résultats des deux tests Covid tombent : négatifs. “On ouvre la porte de la chambre, les infirmières ne mettent plus de blouse, le médecin lève le pouce pour me dire 'c'est bon'”, raconte sa mère.  

 

Un troisième test positif 

Mais à minuit passé, nouvel appel de l’hôpital et une consigne : “Venez vite.” “Là, j'ai paniqué. Il y a des mots qui vous font comprendre”, explique sa mère. Elle arrive à l’hôpital vers 1h du matin, mais la jeune fille est déjà décédée. D’après le directeur général de la Santé, qui a annoncé son décès lors d’une conférence de presse jeudi 26 mars, Julie a succombé à une forme sévère du virus “extrêmement rare” chez les jeunes. 

Sous le choc, sa famille a également dû faire face à tout “l’après” : pour respecter le protocole en temps d’épidémie, elle n’aura plus le droit de la voir ni de récupérer ses affaires, qui devront être brûlées. Enfin, seules dix personnes sont autorisées à être présentes lors de ses funérailles.  

 

[avec L’Express

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