L’auto-promo de la conseillère santé de Macron

20/01/2020 Par Jonathan Herchkovitch
Politique de santé
Marie Fontanel, conseillère solidarités et santé du président de la République, a fait un bilan de l’action à mi-mandat. Elle a signalé en aparté que le conventionnement sélectif ne faisait pas partie des projets d’Emmanuel Macron, mais que le sujet sera au cœur de la campagne présidentielle 2022.  

  Alors qu’Emmanuel Macron a pris la présidence de la République depuis un peu plus de deux ans et demi, l’heure est à un premier bilan des promesses en matière de santé. Et pour faire le service après-vente, Marie Fontanel, la conseillère du Président sur le sujet, s’est présentée le 15 janvier au Café nile, le rendez-vous débat de l’agence de conseil en affaires publiques spécialisée dans la santé.   Elle s’est félicitée du chemin déjà parcouru, facilité notamment par une décision prise en tout début de mandat : le retour sur le tiers payant obligatoire. L’assouplissement de la mesure a été, pour la conseillère, le point de départ d’un travail constructif avec les professionnels de santé libéraux, à la faveur d’une confiance retrouvée, « marqueur de la méthode Macron », a-t-elle expliqué. « Faire confiance, essayer de raisonner en termes d’objectifs de résultats plutôt qu’obligation de moyens, et avoir une approche pragmatique ».  

«  On ne peut pas tout faire  »   Les mesures prises rapidement sont à mettre au crédit de l’action gouvernementale, a ajouté l’ancienne directrice générale déléguée de l’ARS Grand-Est : vaccination obligatoire, augmentation du prix du tabac, service sanitaire et mise en place du « 100 % santé » (anciennement « Reste à charge zéro ») sont, pour elle, des paris déjà « en voie d’être tenus ».   D’autres sujets restent néanmoins « au milieu du gué » ...

les actions sur les troubles du neurodéveloppement et psychiques et les questions de grand âge et d’autonomie. Ces dernières sont des « non-pensés de la campagne, un choix presque assumé : on ne peut pas tout faire », reconnait la conseillère. « Il y avait (ou non) des choses en germe dans le programme, mais tout n’était pas abouti dans la conception. Nous sommes dans la phase de réalisation ».    Elle assume aussi là où le bât blesse : la recherche médicale et l’innovation, la prise en charge des sujets santé et environnement, et de la santé en termes de bien-être, telle que définie par l’Organisation mondiale de la santé. Sur ces sujets, le gouvernement « n’a pas la martingale conceptuelle et financière », a-t-elle reconnu, s’invitant à penser les choses différemment.   

«  Minuit moins le quart  »  avant la coercition   Mais le grand chantier de la présidentielle reste l’accès aux soins. Avec la suppression du numerus clausus, la mise en place des assistants médicaux, la création des CPTS et un début de basculement des financements vers des critères de qualité et de pertinence des soins, Marie Fontanel estime que le gouvernement est sur la bonne voie. « On ne se trompe pas de chemin », a-t-elle notamment déclaré, ajoutant « qu’il faudrait pouvoir aller plus vite, ce qui est difficile sans baguette magique ».    Interrogée en fin de présentation sur l’articulation entre l’état et les collectivités territoriales, et sur les questions émanant du « Grand débat », Marie Fontanel a tenu à avertir sur la coercition à l’installation. « Nous avons fait le pari de la refuser, pour plein de raisons et parce que nous pensons que ça serait contre-productif », a-t-elle expliqué. « Mais attention ! Nous sommes à minuit moins le quart avant cette bascule. Je suis prête à parier qu’en 2022, si nous n’avons pas démontré avec notre programme qu’on arrivait à changer la donne, ce sera au cœur des programmes présidentiels ». Les professionnels de santé sont prévenus : « Il faudra tout faire sur l’accès aux soins pour éviter que les candidats proposent cette réponse ».   

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